Journaliste santé depuis 15 ans, j'ai intégré la rédaction de Mediapart pour suivre la crise du Covid. Quand elle sera terminée, je réécrirai sur la crise de l'hôpital, de la médecine de ville, la vie des soignants et des patients, notre système de santé solidaire, qui doit le rester, les inégalités et les conflits d'intérêt qui le minent. Longtemps journaliste indépendante, j'ai écrit pour Mediapart et la presse spécialisée (L'infirmière magazine, surtout), qui m'a permis de me familiariser avec ces sujets compliqués. J'ai fait un détour à la télévision, en tant que co-auteure du documentaire Diabète, une addition salée, diffusé sur Arte.
Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
Plusieurs directions hospitalières ont décidé d’arrêter de distribuer les masques de protection de la norme chinoise KN95, qui avaient été commandés en urgence au printemps. Face aux arbitrages contradictoires, les soignants s’inquiètent de l’efficacité réelle de ces masques, et s’interrogent sur leur rôle dans l’apparition de clusters dans les établissements de santé.
L’unité médico-judiciaire de l’hôpital Jean-Verdier, à Bondy, prend en charge les victimes de violence. Son travail, à la qualité reconnue, est menacé par une restructuration hospitalière. La situation s’envenime entre la direction et l’unité, en grande souffrance.
Les vaccins à ARN messager apparaissent si rares et précieux que des médecins et des pharmaciens voudraient récupérer les dernières gouttes restantes au fond des flacons pour reconstituer des doses. Une pratique interdite par les autorités de santé.
La plupart des hôpitaux sont touchés par d’importants clusters. Les nouveaux variants, rarement impliqués, ne sont pas en cause. Mais le virus se révèle bien plus transmissible en hiver. Et les médecins hygiénistes alertent sur la grande fatigue des soignants.
Les écoles connaissent ces derniers jours une flambée de cas de Covid-19, d’importants clusters apparaissent. Le protocole sanitaire, critiqué depuis des mois par tous les acteurs de l’Éducation nationale, est inefficace pour repérer et bloquer les transmissions.
Le gouvernement a ouvert en quelques jours la vaccination à près de 7 millions de personnes. Mais seul 1,5 million de doses a été livré, et beaucoup de personnes éligibles ne seront pas vaccinées avant plusieurs semaines. La frustration monte partout. Les annonces sur les retards de livraisons se multiplient.
Le gouvernement compose avec la crainte du variant anglais et l’incertitude sur l’évolution épidémique. Il cherche à freiner le virus, tout en préservant une partie de la vie économique et l’éducation des enfants. Ses mesures peuvent-elles être efficaces ?
Plus contagieux, le nouveau variant anglais VOC se diffuse d’une manière incontrôlable sur les îles Britanniques. En France, sa présence est encore sous-estimée. Une nouvelle phase de l’épidémie s’ouvre, plus périlleuse encore.
Des ratés logistiques ont empêché de distribuer suffisamment tôt le vaccin Pfizer. Selon notre enquête, comme pour les masques, le ministère de la santé n’a pas été assez réactif, ne prévoyant la mise en place que de 38 des 113 congélateurs susceptibles de stocker les doses fin décembre. Au moins trois semaines ont été perdues.
Au pays de Pasteur, le vaccin a longtemps été une fierté nationale. Mais la confiance s’est érodée. Les campagnes ratées ont fait le lit des discours anti-vaccins et complotistes. Les éclairages d’une philosophe, d’un sociologue et d’un pharmacologue.
Les hôpitaux français n'ont pas été en mesure d'accueillir tous les malades graves du Covid-19. La consigne étant de maintenir autant que possible les malades chez eux, certains sont morts faute de prise en charge. Combien ? Face au silence statistique, Mediapart a enquêté et eu accès à des retranscriptions qui montrent que le Samu a opéré un tri drastique. Au nom de familles de victimes, une plainte a été déposée pour « délaissement ayant provoqué la mort ».
Pour apaiser les craintes face au vaccin, le gouvernement prend son temps. Dans de nombreux pays, les campagnes de vaccination sont plus rapides et massives. Pour les plus fragiles, ce retard pose des questions éthiques.
Tous ses billets de blogs
Le Club de Mediapart
Participez au débat
Les journalistes de Mediapart utilisent aussi leurs blogs, et participent en leurs noms à cet espace de débats, en y confiant coulisses d’enquêtes ou de reportage, doutes ou réactions personnelles à l’actualité.
Le programme de François Fillon aura-t-il un mérite, susciter un sursaut citoyen autour la sécurité sociale ? Une pétition réunit des voix qui comptent dans le milieu de la santé autour d'une idée simple: la sécurité sociale est « le moyen le plus juste et le plus efficient pour un système de santé solidaire ».