Journaliste santé depuis 15 ans, j'ai intégré la rédaction de Mediapart pour suivre la crise du Covid. Quand elle sera terminée, je réécrirai sur la crise de l'hôpital, de la médecine de ville, la vie des soignants et des patients, notre système de santé solidaire, qui doit le rester, les inégalités et les conflits d'intérêt qui le minent. Longtemps journaliste indépendante, j'ai écrit pour Mediapart et la presse spécialisée (L'infirmière magazine, surtout), qui m'a permis de me familiariser avec ces sujets compliqués. J'ai fait un détour à la télévision, en tant que co-auteure du documentaire Diabète, une addition salée, diffusé sur Arte.
Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
Pour Mediapart, le président du conseil scientifique fait son bilan, alors que l’état d’urgence sanitaire a pris fin samedi. Le professeur met en garde contre un relâchement face à l’épidémie, jusqu’au sommet de l’État.
La gestion de la crise du Covid-19 a été parasitée par la controverse sur la chloroquine. La probabilité de trouver rapidement un médicament efficace contre ce nouveau coronavirus était en réalité presque nulle. La recherche médicale française sort humiliée et divisée.
Pendant quatre heures d’une audition confuse, l’ex-ministre de la santé a montré, mardi 30 juin, l’étendue du manque de préparation et de réaction de la France. Dans le déni, Agnès Buzyn affirme avoir bien géré la crise, qu'il s'agisse des masques, des tests ou des surblouses. « Ce que nous avons mis en place au ministère est sans commune mesure avec ce que j’ai vu dans d’autres pays. »
Devant la commission d’enquête sur la gestion de la crise du Covid-19, quatre directeurs généraux de la santé sont revenus sur les décisions successives qui ont désarmé la France. L’administration a même oublié l’exigence de protection des soignants.
Depuis quatre semaines, les acteurs de la santé discutent d’une vaste réforme. Et ils s’impatientent désormais, car le gouvernement ne s’est toujours pas engagé financièrement. Sans revalorisations salariales rapides, l’hôpital public éreinté pourrait vaciller.
L’hôpital public a organisé une manifestation historique : 18 000 personnes à Paris, 220 cortèges dans toute la France. Elle a drainé bien au-delà de l’hôpital, des artistes aux politiques et aux gilets jaunes. Les simples usagers étaient aussi nombreux. Reportages à Brest et à Paris, qui a connu des violences.
Parmi les revendications des hospitaliers, il y a la titularisation de nombreux contrats précaires. À Saint-Denis, les agents de service hospitalier, des femmes, multiplient les CDD depuis des mois, voire des années. L’épidémie du Covid-19 a renforcé leur mobilisation.
Les équipes de dépistage du coronavirus en Île-de-France rencontrent très peu de cas positifs. Celle d’Aubervilliers témoigne de l’efficacité des gestes barrières. Leur concepteur, le professeur Piarroux, plaide pour un maillage beaucoup plus serré de surveillance du virus.
Le premier ministre a lancé une négociation qui doit déboucher en juillet sur des augmentations de salaires et une nouvelle politique de financement de l’hôpital. Les zones d’ombre sont cependant béantes, du temps de travail au statut des hospitaliers.
Le dépistage du coronavirus laisse à désirer. Les tests PCR, par le nez, sont peu pratiques et pas assez fiables. Une autre technique, celle des tests réalisés à partir des crachats salivaires, paraît prometteuse.
Les tests sérologiques seront remboursés. Dans un premier temps, le personnel soignant sera prioritaire, afin de mesurer la circulation du virus dans les hôpitaux ou les Ehpad. Mais l’interprétation d’un test séropositif est encore difficile.
Infirmière aux urgences de Saint-Denis, Yasmina Kettal a raconté à Mediapart, au fil de l’eau, l’épidémie dans un de ses points chauds. Membre du Collectif Inter-Urgences, elle va porter ses revendications, désormais incontournables, dans les négociations qui s’ouvrent pour l’hôpital.
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Le programme de François Fillon aura-t-il un mérite, susciter un sursaut citoyen autour la sécurité sociale ? Une pétition réunit des voix qui comptent dans le milieu de la santé autour d'une idée simple: la sécurité sociale est « le moyen le plus juste et le plus efficient pour un système de santé solidaire ».