Le «problème des banlieues» après la désillusion de la rénovation
Voilà bientôt un demi-siècle que les politiques de la ville tentent de répondre au « problème des banlieues ». Cette politique repose toutefois sur des approches distinctes et concurrentes. Or, si la rénovation urbaine semblait y avoir apporté une clarification, la synthèse qui se dessine actuellement apparaît plutôt manquer de cap et de cohérence.
LeLe 5 mars 1971, un jeune habitant de la cité des 4 000 à La Courneuve meurt sous les balles du patron du bar-tabac du quartier. La presse nationale se saisit de ce fait divers, l’érigeant en symbole du « malaise des grands ensembles ». Dans la foulée, le ministre de l’équipement et du logement d’alors, Albin Chalandon, se rend aux 4 000, qu’il présente comme le « miroir grossissant des problèmes généraux qui se posent dans beaucoup de grands ensembles ». Dans les mois qui suivent, il signe une circulaire stoppant leur construction et met en place au sein du commissariat général du Plan le groupe de réflexion Habitat et vie sociale, dont les travaux ont posé les fondements de ce que l’on nomme, depuis 1990, la « politique de la ville ».