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Tout est allé très vite. Le 23 octobre, Arthur Minello, le maire de la commune, apprend que 51 Soudanais de Calais vont bientôt arriver dans le village. Le gouvernement a lancé une action de désengorgement de la jungle de Calais, où survivent 4 500 migrants et réfugiés. 300 d’entre eux, tous volontaires, ont été répartis dans toute la France, pour passer un hiver au chaud.
À Arry, c’est un centre aéré privé et vide jusqu’au printemps qui a été choisi pour devenir, selon la jolie formule utilisée par la préfecture, « un centre de répit ». Dans le village, la nouvelle se répand comme une traînée de poudre. Trois jours plus tard, le maire organise une réunion publique pour désamorcer les inquiétudes des villageois. Et le 27 octobre, vers 17 heures, un bus en provenance de Calais dépose ses 51 passagers devant le centre aéré, sous les yeux de la presque totalité du village réunie pour l’occasion.
En pleine campagne électorale pour les élections régionales, Florian Philippot, candidat FN au coude-à-coude avec la droite, a su exploiter l'événement. Trois jours après l’arrivée des migrants, le candidat frontiste s’est invité à Arry pour dénoncer « la folie de l’accueil des migrants » et exiger la tenue d’un référendum auprès des habitants. Et d'annoncer que, quand il serait élu à la Région, il supprimerait toute subvention aux migrants.

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Reportage : Rémi Douat – Réalisation : Marie-Laure Ciboulet