Arrivé troisième dans la région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, Jean-Pierre Masseret ne s’est pas retiré. Le PS l'a suspendu. Pour certains militants, il incarne le refus d'un « front républicain mortifère ». À 71 ans, c'est la première révolte de ce socialiste dans la ligne, qui est aussi un grand baron local.
Le maire de Nice parie sur le ralliement des voix de gauche en se posant en « résistant » face à la frontiste Marion Maréchal-Le Pen, arrivée en tête au premier tour des régionales. Pour ce faire, il prend ses distances avec l'ultra-droitisation de Nicolas Sarkozy. Mais au sein du PS, qui a retiré sa liste, et plus largement à gauche, personne n'est dupe. Et les débats sont vifs.
Comme dans la quasi-totalité des régions en triangulaire, le PS a accepté une fusion sans ambition programmatique avec les écologistes et le Front de gauche. Si les socialistes sont confiants, l’hypothèse de mauvais reports de voix qui profiteraient au FN inquiète.
Peu évoquée par les médias, la région Bourgogne-Franche-Comté pourrait être remportée par le Front national. Au premier tour, la frontiste Sophie Montel a distancé le PS et la droite, avec 31,5% des voix. Avec les trois blocs politiques au coude-à-coude, l'élection va se jouer dans un mouchoir.
Après dix-sept ans de gestion socialiste, l'Île-de-France a basculé à droite, dimanche soir. À quoi ressemblera la “région capitale” avec l'ex-ministre de Nicolas Sarkozy à sa tête ? Pour le savoir, Mediapart s’est plongé dans son programme et ses principales propositions.
Pour ce sixième volet de notre série sur les élections régionales, l'écrivain Vincent Message parle d'un territoire qu'il connaît bien et où il enseigne, la Seine-Saint-Denis. Il raconte ceux qui tentent de reconstruire la politique, et par là même de redonner envie et fierté aux habitants d'un département stigmatisé.
Depuis trente ans, la menace de l'extrême droite pèse en France. Depuis trente ans, nos votes ne suffisent pas à enrayer son ascension. Car ils sont suivis de politiques qui lui font la courte échelle, épousant ses thématiques. À droite comme à gauche. Faire barrage, ce n’est donc pas seulement voter, mais changer de politique.
Dans ces villages perdus des Ardennes, on ne rencontre ni la misère ni le désespoir, mais l'aigreur et la colère. Dès le premier tour, le Front national y a atteint des sommets. Sur ce plateau ardennais, en partant de Charleville-Mézières, la nationale 43 traverse des communes qui se sont prononcées dimanche dernier, lors du premier tour des régionales, à plus de 50 % en faveur de la tête de liste Florian Philippot. Rimogne (51 %), Tarzy (61 %), Maubert-Fontaine (50 %), Tremblois-lès-Rocroi (58 %)… Rencontres.
Ils sont militants, élus ou simples électeurs dans la métropole lilloise. Ils ont rejoint le PS avant ou après le 21 avril 2002. Treize ans plus tard, ils doivent choisir, à nouveau, entre la droite et le Front national au second tour. Sauf qu'entre-temps, le curseur de la droite s'est déplacé et le parti de Marine Le Pen est à 40 %…
Lundi soir sur TF1, le premier ministre n’a pas pu s’empêcher de se faire bravache : «Je ne suis pas là pour m’excuser.» Mais en moins de deux ans à Matignon, son bilan est celui de l’installation du FN au-dessus des 30%, de la montée du chômage et de la disparition de la gauche.
Le vote Front national devient « un vote de plus en plus national » et « inter-classiste ». C'est ce qu'estiment cinq chercheurs de l'Observatoire des radicalités politiques (ORAP) de la fondation Jean-Jaurès. Dans une analyse fine des résultats, ils mettent en évidence « l'hégémonie culturelle » de l'extrême droite, l'échec de la « stratégie Buisson » de la droite et l'aveuglement de la gauche.
Les adversaires de Nicolas Sarkozy n'ont pas attendu le second tour pour commencer à l'attaquer sur sa stratégie, ses obsessions et son bilan. À leurs yeux, l'ex-chef de l'État est l'un des premiers responsables de la montée du FN. Fini le temps du rassemblement en carton-pâte et des sourires forcés. Les hostilités sont ouvertes.
À quoi ressemblerait une région Front national ? Comment le FN veut-il gérer et avec qui ? Alors que le parti d'extrême droite est en capacité de l'emporter dans plusieurs régions, Mediapart décrypte ses principales propositions.
« Le choc ». Un même mot à la une du Figaro et du journal L’Humanité, ce lundi matin. Il résume l’état de sidération de la droite et de la gauche devant le score ahurissant de l’extrême droite aux régionales. Il révèle aussi, et surtout, leur déphasage intégral. Ce « choc » n’est pas nouveau. Il prospère depuis trente ans.