Dix millions d’euros pour un squat d’artistes, est-ce bien raisonnable ?
La mairie de Paris aura déboursé 10 millions d'euros pour racheter et rénover le squat du 59 de la rue de Rivoli qui vient d'être inauguré dix ans après le début du bras de fer engagé par les squatteurs. Le projet suscite pourtant de nombreuses critiques. L'opération s'est-elle faite au mépris des artistes qui passent par la voie légale pour obtenir un atelier? La mairie a-t-elle cédé à grands frais à la pression médiatique?
ToutTout est neuf, propre, blanc, «presque trop», regrettent les anciens squatteurs qui craignent que, sans banderole politique sur la façade, «le lieu ne suscite plus la curiosité» des passants. Il y a quelques semaines, l'ex-squat du 59, rue de Rivoli (Ier) a été inauguré officiellement dans une ambiance de congratulation générale. Le coût de l'ensemble de l'opération, 10 millions d'euros, laisse pourtant songeur au vu de la portée du projet, et alors que la Ville traverse une zone de turbulences financières. Tout dans cette histoire laisse à penser que les élus se sont fait balader par un collectif d'artistes aux talents diversement appréciés.