L'hypothèse d'une Martine Aubry restant à la tête des socialistes fait de plus en plus causer dans la majorité. Soucieux de reprendre la main sur le parti, sur lequel ils n'ont pas de réelle autorité, les proches de François Hollande sont suspendus à sa décision. Certains voient déjà des signes qu'elle est bien « partie pour rester ».
EtEt si c'était encore elle? Depuis quelques jours, la question du prochain congrès du PS agite les crânes socialistes. Et si Martine Aubry a toujours annoncé son intention de quitter la tête du parti, en y adjoignant à chaque fois quelques précautions oratoires rendant possible un changement d’avis, la situation est aujourd’hui très incertaine. Malgré des contestations internes, portées par les proches de Benoît Hamon et soutenues par les proches de François Hollande, le calendrier du congrès a été entériné lors du bureau national de mardi. Contrairement à ce qu’ils espéraient, le tempo reste pour le moins serré : le congrès aura lieu du 26 ou 28 octobre, et le dépôt des contributions est pour dans trois semaines, avant un conseil national de synthèse prévu le 12 septembre, d'où ressortiront les motions soumises au vote des militants début octobre. Cela laisse donc peu de temps pour s’organiser et mobiliser les troupes internes. Dans la “solférinologie”, le choix du lieu est souvent un signe avant-coureur de la suite des événements. Angers la hollandaise était en piste, mais c’est Toulouse l’aubryste qui a finalement été retenue (le maire Pierre Cohen est un soutien de la première secrétaire). Comme ce fut le cas de Reims en 2008, ville d’Adeline Hazan (une autre proche d’Aubry). Il n’en faut pas plus pour que les lieutenants de François Hollande y voient un signe que « Martine est partie pour rester ». Après avoir laissé entrevoir une « tentation de Lille » suite au choix de Jean-Marc Ayrault à Matignon, Aubry réfléchit à son avenir, agacée par le début du quinquennat Hollande.