Santé Dépêche

Un Français sur quatre renonce aux soins pour des raisons financières

25,7 % des Français disent avoir renoncé à un soin dans les douze derniers mois – les renoncements aux soins optiques et dentaires sont les plus fréquents –, selon la dernière enquête de l'Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes).

La rédaction de Mediapart

Plus d'un Français sur quatre a renoncé à au moins un soin pour des raisons financières en 2012, selon une étude de l'Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes) publiée le 27 juin. Plus précisément, 25,7 % des personnes interrogées dans cette enquête sur la santé et la protection sociale (EPS), disent avoir renoncé à un soin dans les douze derniers mois pour des raisons pécuniaires.

Plus de 8 000 ménages et 23 000 individus ont participé à cette enquête, menée tous les deux ans par l'Irdes. Pour cette édition, les questions sur le renoncement aux soins ont porté plus précisément sur le type de soin concerné. Ainsi, 18 % des bénéficiaires de l'assurance maladie âgés d'au moins 18 ans ont renoncé à des soins dentaires pour raisons financières, 10 % à des soins d'optique, 5 % à des consultations médicales et 4 % à d'autres types de soins.

Comme dans les précédentes enquêtes, les personnes sans complémentaire sont les plus touchées : 24 % d'entre elles ont renoncé à des soins d'optique contre 15 % chez les bénéficiaires de la CMU-C (couverture maladie universelle) et moins de 9 % chez ceux qui bénéficient d'une complémentaire santé autre que la CMU-C.

Les personnes appartenant aux 20 % de ménages les plus pauvres sont 15 % à déclarer un renoncement à des soins d'optique contre seulement 3,6 % pour les 20 % les plus riches. Cette enquête pose aussi « de nouvelles questions sur les renoncements aux soins liés à des difficultés d'accès » : 17,1 % des personnes interrogées disent avoir renoncé à des soins parce que le délai d'attente pour un rendez-vous était trop long et 3 % parce que le cabinet était trop éloigné, ou en raison de difficultés de transports.

D'autre part, 89 % des personnes déclarent bénéficier d'une complémentaire et 6 % de la CMU-C. Depuis la mise en place de la CMU-C en 2000, le taux de personnes non couvertes par une complémentaire se stabilise à 5 % (16 % en 1998 et 8,5 % en 2002). Les moins couverts sont les chômeurs (14 %) et les plus modestes (11 % dans le 1er quintile de revenus). Enfin, près des deux tiers (64 %) des salariés du secteur privé bénéficient d'une complémentaire santé collective, avant la mise en œuvre de sa généralisation au 1er janvier 2016.

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