Socialistes, vous avez aimé la rénovation ? Voici la caporalisation
Le patron des sénateurs socialistes remet en cause le non-cumul des mandats, pourtant voté par les militants. La succession de Martine Aubry n'a jamais été aussi opaque : elle se déciderait à trois, sans débat public, pour choisir Jean-Christophe Cambadélis ou Harlem Désir. Où est la rénovation ?
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MartineMartine Aubry, qu’avez-vous fait de la rénovation ? De la phase préparatoire du congrès de Toulouse (qui se tiendra fin octobre) à la résistance au non-cumul des mandats, c’est comme si la modernisation du plus grand parti de la gauche avait été dissoute dans la victoire de François Hollande à la présidentielle, comme dans l’obtention de sa majorité absolutiste à l’Assemblée nationale. Voilà donc que ce lundi, François Rebsamen, président du groupe socialiste au Sénat, annonce son intention de continuer de cumuler ses mandats de parlementaire et de maire de Dijon (et les indemnités allant avec). Écrasée la promesse de son parti, adoptée par 72 % des 90 000 votants au référendum interne d’octobre 2009, de passer au mandat unique dès ce mois de septembre 2012. Cette résistance sénatoriale, que Rebsamen est loin d’être le seul à exprimer chez les parlementaires socialistes n’est pas nouvelle. Ils sont environ 60 % de cumulards à l’Assemblée, et plus de 80 % au Sénat. Mais le fait qu’elle s’affranchisse à nouveau de toute logique démocratique et de toute discipline de parti, en dit long sur la régression interne que connaît en ce moment le nouveau parti présidentiel.