François Fillon a réuni ses ministres dimanche 28 juin officiellement pour élaborer avec eux la façon de dépenser l'argent du grand emprunt national promis à Versailles par Nicolas Sarkozy. Et de construire, bien sûr, la «France de demain». Au sortir du séminaire, il semble pourtant que seul le volet réduction des dépenses ait été clairement amorcé. Pour ce qui est des projets d'avenir, la «vision» autoproclamée du couple exécutif reste encore dans les limbes, notamment pour ce qui est de l'environnement. Dès lors, l'emprunt de 2010 apparaît bien plus comme un référendum financier que comme un projet construit pour le pays. Analyse.
Dimanche 28 juin, la «France d'après» est arrivée. Celle de l'après-crise. Celle que le pouvoir exécutif vend depuis une semaine et qui s'illustre dans le désormais fameux emprunt national. Celle qui possède son calendrier et sa méthode, car c'est à peu près tout ce qu'elle possède, tant le séminaire gouvernemental organisé ce jour à Matignon sur le sujet a paru vague et redondant, voire en retrait ou en contradiction par rapport au discours de Nicolas Sarkozy le 22 juin devant le congrès, lorsqu'il annonçait crânement «une révolution de nos mentalités, [...] un changement radical dans notre rapport à l’avenir». Au point qu'il est permis de se demander si cette nouvelle opération politique a une autre fonction que d'accompagner les deux réformes déjà annoncées, celle des collectivités locales et celle du régime général des retraites.