Benoît Hamon récolte les fruits d’un long travail d’unification des réseaux de jeunesse du PS et de la construction d’un courant né du rocardisme et ancré à l’aile gauche du parti. Longtemps minoritaire en interne, Hamon l’emporte sur un Manuel Valls défenseur de la ligne « sociale-libérale ». Retour sur une ascension aussi imprévue que prévisible.
Cette primaire contre Benoît Hamon, Manuel Valls l’a en réalité perdue il y a près de 24 ans. En avril 1993, après des législatives calamiteuses sur fond de fin de règne mitterrandiste, Michel Rocard accède enfin à la tête du PS, en faisant alliance notamment avec la Gauche socialiste (GS) de Julien Dray et Jean-Luc Mélenchon. La présidentielle de 1995 est dans le viseur du héraut de la deuxième gauche, qui lance des chantiers de rénovation et parle de grand « big bang » à gauche.