Marine Le Pen et son parti sont mis en cause dans deux affaires de soupçons de détournements de fonds publics européens : le dossier des assistants parlementaires, qui vaut à Marine Le Pen une mise en examen pour « détournement de fonds publics », et celui des frais européens. Toutes nos enquêtes.
Depuis 2017, le Parlement européen réclamait près de 330 000 euros à Marine Le Pen pour l’emploi de deux assistants parlementaires accusés d’avoir travaillé pour le parti. L’élue, qui refusait de rembourser la somme, a été contrainte de le faire en juillet pour échapper à une saisie exécutoire.
Un rapport de l’Office anti-fraude de l’Union européenne, transmis il y a un mois à la justice française, accuse la candidate du Rassemblement national d’avoir personnellement détourné près de 140 000 euros d’argent public du Parlement de Strasbourg quand elle était eurodéputée. Révélations.
Le dernier rapport des policiers chargés de l’enquête sur les soupçons d’emplois fictifs d’assistants parlementaires européens conclut à un « système organisé frauduleux de détournement des fonds européens ». Des documents interrogent sur le rôle de Marine Le Pen elle-même. Le RN conteste les faits et dénonce une « manipulation » politique.
Marine Le Pen était convoquée ce vendredi par les juges dans l’affaire des soupçons d’emplois fictifs de son parti au Parlement européen. Les juges ont aggravé sa mise en examen, requalifiée en « détournements de fonds publics ». Quinze personnes sont mises en examen.
En juin, les juges enquêtant sur les soupçons d’emplois fictifs du RN au Parlement européen avaient ordonné la saisie de 2 millions d'euros des subventions publiques allouées au parti. Mercredi, la justice a confirmé cette saisie tout en la réduisant de moitié. Le parti va se pourvoir en cassation.
Selon nos informations, Timothée Houssin, l’ex-collaborateur de l’eurodéputé Nicolas Bay, a été mis en examen pour « recel d’abus de confiance » dans l’affaire des assistants parlementaires du FN. Il s’agit de la neuvième mise en examen dans ce dossier.
D’après nos informations, le Front national a été mis en examen le 30 novembre pour «complicité d’abus de confiance» et «recel d’abus de confiance» dans l’enquête sur les emplois fictifs d’assistants d’eurodéputés.
Mediapart a eu accès à des documents qui montrent « l'absence totale ou quasi totale » de travail au parlement d'une partie des collaborateurs d'eurodéputés FN « et, au contraire, un travail effectué au profit du Front national ». Révélations.
D'après nos informations, Charles Van Houtte, pilier du système frontiste au Parlement européen, a été perquisitionné vendredi dans le cadre de l'enquête sur les emplois fictifs présumés. Mediapart et Marianne ont enquêté sur ce discret comptable belge, administrateur du groupe du FN au Parlement, devenu l'homme de confiance de Marine Le Pen à Bruxelles.
Selon nos informations, le bureau du Parlement européen s’apprête à demander à l’ENL, le groupe du FN à Strasbourg, de fournir de nouveaux documents pour justifier de dépenses « non conformes » au règlement, chiffrées à plus de 546 000 euros. La procédure est inédite dans l’histoire du Parlement européen.
Marine Le Pen a été mise en examen vendredi pour abus de confiance et complicité d'abus de confiance dans l'affaire des assistants parlementaires européens. Ouverte en 2015, cette enquête porte sur 17 eurodéputés et une quarantaine de collaborateurs du FN.
Des mails obtenus par Mediapart et Marianne démontrent que Marine Le Pen a été informée de la situation problématique de son ancien conseiller Gaël Nofri, soupçonné d'avoir été rémunéré pendant la campagne de 2012 par un contrat « fictif ». La justice a été saisie de ce cas le 3 mars, dans l'affaire des assistants parlementaires du FN.
Mediapart et Marianne révèlent qu’un ancien conseiller de Marine Le Pen aurait été rémunéré, pendant la campagne présidentielle de 2012, par un contrat fictif au cabinet de l’expert-comptable attitré du FN, Nicolas Crochet. Gaël Nofri affirme n’avoir jamais travaillé dans ce cabinet.
Marine Le Pen a été convoquée par les juges d'instruction en vue d'une possible mise en examen dans l'enquête sur l'affaire de ses assistants parlementaires européens, a-t-on appris vendredi de l'un de ses avocats, Me Marcel Ceccaldi.
Mediapart et Marianne révèlent le rapport confidentiel de l’Office antifraude européen transmis à la justice française, qui enquête sur les assistants de Marine Le Pen au Parlement. Le gendarme européen soupçonne notamment qu’« un faux contrat de travail » a été établi pour son ex-assistant et garde du corps Thierry Légier. Ce que la présidente du FN conteste.
Marine Le Pen a réfuté tout contrat « fictif » de son garde du corps Thierry Légier, rémunéré fin 2011 comme assistant au Parlement européen. De nouvelles informations obtenues par Mediapart et Marianne montrent que ce contrat d'assistant de Thierry Légier est entouré de zones d’ombre.