Plus de 700 millions d’euros de commandes publiques vont être engagés pour sauver Belfort. Si ce plan permet d’assurer le maintien du site historique d’Alstom, l’avenir du groupe reste incertain. Alstom peut-il se maintenir seul ? L’absence de stratégie industrielle claire et le gaspillage de 3,2 milliards d’euros en rachat d’actions posent question.
Pour avoir bien su négocier la vente de la branche énergie d’Alstom à GE, Patrick Kron se voit attribuer 150 000 actions, soit l’équivalent de 4,1 millions d’euros. Pourtant, l’accord trouvé avec le géant américain est tout sauf équilibré. Alstom, qui est menacé d’une amende de 700 millions de dollars par la justice américaine pour corruption, va même la payer, contrairement à ce qui était annoncé. Cette procédure judiciaire a été la face cachée du démantèlement programmé d’Alstom.
En obtenant un répit pour qu’Alstom examine les offres de reprise par General Electric et par Siemens, l’exécutif est parvenu à éviter une vente précipitée au groupe américain. Mais en pleine discussion sur le pacte de responsabilité pour les entreprises, Hollande a constaté que les patrons ne lui faisaient toujours pas confiance. Il joue aujourd’hui sa crédibilité en matière industrielle.
Selon le P.-D.G. d’Alstom, il n’y avait pas d’alternative à la cession pure et simple des activités d’énergie du groupe à GE. En quelques semaines, le ministre de l’économie a démontré le contraire. Même si elles sont complexes, ses solutions apportent de meilleures perspectives d’avenir pour le groupe industriel. L’État n’est pas toujours réduit à l’impuissance.
Le directeur général à la recherche et à l'innovation du ministère de l'enseignement supérieur vient de rejoindre Alstom. Nommé en 2009 par Valérie Pécresse, il rejoint ainsi Jérôme Pécresse, vice-président du groupe. Et une semaine après son départ du ministère, un projet que coordonne Alstom obtient plus de 72 millions d'euros de fonds publics.