Depuis plusieurs semaines, Marlène Schiappa n’arrive pas à s’extirper d’une affaire de financements publics, du temps où elle était ministre déléguée chargée de la citoyenneté. En cause : la gestion du fonds Marianne, lancé quelques mois après l’assassinat de Samuel Paty en octobre 2020.
Après la remise d’un rapport d’inspection de l’administration, le préfet Christian Gravel, cheville ouvrière du fonds Marianne de Marlène Schiappa, a présenté sa démission ce mardi 6 juin.
Les sénateurs ont auditionné les représentants des deux associations ayant reçu le plus d’argent du fonds Marianne, au cœur de l’affaire qui inquiète Marlène Schiappa. Leurs auditions mettent en difficulté la ministre et le responsable de son administration.
Marlène Schiappa, cabinet ministériel, équipes administratives, journalistes, surcharge de travail… Auditionné par la commission d’enquête sénatoriale sur le fonds Marianne, le patron des services ayant géré l’opération a distribué les responsabilités, sans jamais endosser la sienne.
À la veille du lancement de la commission d’enquête sénatoriale, Mediapart publie les projets présentés par les deux associations ayant touché le plus d’argent du fonds Marianne. Insignifiants sur le fond comme sur la forme, ces dossiers renforcent le flou autour des critères de sélection des candidatures.
Le président de la commission des finances du Sénat demande désormais l’ouverture d’une enquête parlementaire. Mediapart fait de nouvelles révélations sur les profils et pratiques de certains membres de l’une des associations mises en cause.
L’ancienne déléguée générale de Maman travaille, le réseau fondé par Marlène Schiappa, a récemment été propulsée secrétaire générale du Haut Conseil à la vie associative. La nomination de cette amie de la secrétaire d’État inquiète plusieurs experts de l’instance indépendante, qui y voient un nouveau fait du prince.
La ministre se défend de toute implication dans le choix des bénéficiaires du fonds Marianne. Or, d’après des informations de Mediapart, trois de ses collaborateurs, dont son directeur de cabinet, ont participé à la sélection des candidatures. Un des bénéficiaires affirme même que ce sont eux qui l’ont poussé à postuler.
Les révélations de Mediapart sur le financement, par de l’argent public, de contenus politiques en période électorale ont suscité une vague d’indignations à gauche. Des responsables politiques, dont Anne Hidalgo, envisagent de porter plainte. D’autres réclament l’ouverture d’une enquête parlementaire, voire la démission de Marlène Schiappa.
L’association de Mohamed Sifaoui n’est pas la seule à avoir été grassement rémunérée par le fonds Marianne. Une autre structure a touché plus de 300 000 euros alors qu’elle venait d’être créée et n’avait aucune activité connue. Sous couvert de lutte contre le séparatisme, elle a diffusé des contenus politiques à l’encontre d’opposants d’Emmanuel Macron pendant les campagnes présidentielle et législatives.