Le RN et son fondateur ont bénéficié en 2014 de deux prêts russes à hauteur totale de 11 millions d’euros pour financer leurs campagnes. Ces emprunts se sont accompagnés d'un alignement du parti sur les positions du Kremlin et de versements aux structures du négociateur du prêt en échange de positions pro-Poutine au Parlement européen. Ces commissions font l’objet d’une enquête judiciaire depuis 2016. Toutes nos enquêtes.
Jean-Luc Schaffhauser, l’eurodéputé qui a négocié le prêt russe au RN, dispose d’une fondation qui a touché des centaines de milliers d’euros en échange d’interventions en faveur de Moscou au Parlement européen, selon des mails dont Mediapart a pu prendre connaissance. Sollicitée, Marine Le Pen ne nous a pas répondu sur le sujet.
Lors du débat télévisé du mardi 25 juin, le patron du RN a été gêné à l’évocation du cas d’une conseillère franco-russe de son parti au Parlement européen, qui a été en contact avec un espion russe, mais aussi en lien avec le conseiller de Poutine à l’origine du prêt accordé au RN.
Le Rassemblement national a investi au moins quinze candidats qui ont effectué des missions de caution électorale pour la Russie ou des visites à haut niveau à Moscou, ou bien qui ont été à la tête d’associations faisant la promotion du régime de Vladimir Poutine.
En 2019, le service de renseignement intérieur a recensé « les relais d’influence » utilisés par la Russie dans le cadre des élections européennes. Les quatre seuls politiques français cités sont membres du Rassemblement national, ou l’ont été. Parmi eux, une conseillère franco-russe du RN au Parlement européen.
En annonçant avoir remboursé le prêt russe en avance, le RN tente de se poser en bon gestionnaire et de se débarrasser de son principal boulet politique. En réalité, cet emprunt aurait dû être remboursé en 2019 et des interrogations demeurent sur ses conditions d’obtention et les commissions versées.
Dans l’affaire de son prêt russe, Marine Le Pen prétend avoir signé « avec une banque, pas avec Poutine ». Des mails issus de la boîte du vice-président de la Douma Alexander Babakov démontrent pourtant comment le pouvoir russe s’est impliqué.
Le parti d’extrême droite est à l’origine de la commission d’enquête parlementaire sur les ingérences étrangères dont il est lui-même suspecté. En apparence, une opération de transparence, mais en réalité une manière de blanchir sa réputation. Enquête sur un jeu de dupes.
Alors que le Rassemblement national essaye d’imposer son narratif à propos de la commission d’enquête dédiée aux ingérences étrangères, Mediapart révèle le contenu de son rapport qui fustige l’alignement du parti d’extrême droite sur la Russie de Vladimir Poutine.
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Auditionnée mercredi par la commission d’enquête sur les ingérences étrangères, Marine Le Pen a assuré que le prêt russe décroché en 2014 était « sans contrepartie » politique. Elle a reconnu ne s’être posé aucune question sur l’origine des fonds, ni sur la proximité de la banque prêteuse avec le Kremlin.
Auditionné jeudi par les députés membres de la commission d’enquête sur les ingérences étrangères, l’intermédiaire du prêt russe du Rassemblement national, Jean-Luc Schaffhauser, a multiplié digressions et thèses douteuses.
Auditionnés cette semaine par la commission d’enquête parlementaire sur les ingérences en France, l’eurodéputé RN Thierry Mariani et l’ancien ambassadeur de France à Moscou Jean-Maurice Ripert ont livré deux visions opposées des liens entre la Russie et le parti de Marine Le Pen.
L’origine des 8 millions d’euros prêtés au Rassemblement national en 2017 par l’homme d’affaires Laurent Foucher reste indéterminée à ce jour. Mis en examen pour « blanchiment d’argent » à Genève, le prêteur, criblé de dettes, est lié aux autorités russes par de mystérieux accords. Marine Le Pen assure à Mediapart l’avoir ignoré.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, Marine Le Pen assure qu’elle a toujours défendu une ligne « à équidistance » des États-Unis et de la Russie. En réalité, dès son arrivée à la tête du FN en 2011, elle a soutenu le Kremlin et son parti a bénéficié de deux prêts russes.
Alors que la campagne présidentielle devait enfin commencer, l’extrême droite est désormais confrontée à la difficulté de concilier son soutien global au régime de Vladimir Poutine et le risque d’apparaître traître à la patrie française.
C’est à nouveau à l’étranger que Marine Le Pen a décroché un prêt pour sa campagne : 10,6 millions d’euros d’une banque hongroise, selon RTL. « Par rapport à toutes mes démarches dans les autres pays européens, l’atmosphère était plus libre en Hongrie », indique à Mediapart Wallerand de Saint-Just, qui s’est occupé du montage.
Selon nos informations, la justice se penche sur les conditions d'obtention du prêt de 8 millions d’euros qui a sauvé le Rassemblement national après les élections de 2017. Un signalement de Tracfin a été joint à l’enquête en cours sur les commissions touchées par l’intermédiaire des prêts du RN, l’ex-eurodéputé Jean-Luc Schaffhauser.