Dossier #MeToo dans le monde du spectacle : nos enquêtes
Un rassemblement s’est tenu samedi midi devant le ministère de la culture pour dénoncer les violences sexistes et sexuelles dans le milieu du théâtre. Depuis une semaine, les témoignages affluent. Après le cinéma, la télé et la musique, la parole se libère sur les planches. Retrouvez toutes nos enquêtes.
Spécialiste des comédies musicales, Stéphane Métro est renvoyé début 2020 en correctionnelle pour atteintes sexuelles sur deux mineur·e·s et pour propositions sexuelles à une autre mineure de 14 ans. Il a déjà été condamné en 1996 pour atteintes sexuelles sur deux garçons de 10 et 11 ans.
Des consignes ont été données par les attachés de presse du film de Roman Polanski à plusieurs journalistes, pour qu’aucune question en lien avec les accusations visant le cinéaste ne soit posée, lors des interviews. L'acteur principal, Jean Dujardin, a refusé plusieurs fois d’y répondre.
L’actrice américaine Rosanna Arquette exprime, dans Mediapart, son soutien à Adèle Haenel et salue « son courage ». Depuis le témoignage de l’actrice française, les réactions affluent, de la part d’organisations du monde du cinéma, d’artistes, de politiques et de milliers d’anonymes sur les réseaux sociaux.
À l'instar d'autres domaines, l’industrie musicale est secouée par des révélations sur les violences sexistes et sexuelles qui excluent de nombreuses femmes. Les conditions de travail, dans un secteur encore fragilisé par la pandémie, sont également pointées du doigt, dans le sillage de l’opération #MusicToo lancée sur les réseaux sociaux.
Le Parisien a révélé un sixième témoignage d’une femme accusant le cinéaste de viol lorsqu’elle était adolescente, en 1975. Le réalisateur « conteste fermement » les faits. Mediapart retrace les nombreuses accusations qui l’ont visé, depuis la première affaire en 1977.
L’actrice Adèle Haenel accuse le réalisateur Christophe Ruggia d’« attouchements » et de « harcèlement sexuel » lorsqu’elle était âgée de 12 à 15 ans. Son récit est conforté par de nombreux documents et témoignages. Mediapart retrace son long cheminement, de la « prise de parole impossible » au « silence devenu insupportable ». Le cinéaste conteste « catégoriquement » les faits.
Mediapart révèle plusieurs nouveaux témoignages de femmes visant l’acteur de Nos chers voisins. Parmi elles, une habilleuse de la fiction de TF1 et une technicienne d’une pièce de théâtre jouée à Paris en 2014 et 2015. Elles décrivent des comportements déplacés similaires et répétitifs.
Selon les informations de Mediapart, la pièce Boeing Boeing, à l’affiche jusqu’en mars 2019, s’est brutalement arrêtée en raison des accusations visant un comédien, Thierry Samitier. Deux actrices se sont plaintes de propos et de gestes déplacés, soutenues dans leur démarche par plusieurs collègues, dont l’ancien footballeur Frank Lebœuf.
Après la publication par Mediapart de neuf témoignages de femmes mettant en cause Luc Besson, cinq victimes d’Harvey Weinstein leur apportent leur soutien. La fondation hollywoodienne Time’s Up et plusieurs associations du monde du cinéma français expriment aussi leur « solidarité ».
En décembre 2021, la juge a prononcé un non-lieu en faveur de Luc Besson, visé par une plainte pour viol déposée par l'actrice Sand Van Roy en 2018. Mediapart avait révélé les témoignages de huit autres femmes décrivant chez le cinéaste des comportements sexuels inappropriés. Si elles dénoncent des faits d’une gravité différente, leurs récits présentent des similarités importantes. Luc Besson a toujours contesté les faits.
La mise en scène de Stéphane Braunschweig, servie par d’excellents acteurs mis en tension dans une atmosphère sombrement électrisante, hisse L’École des femmes de Molière entre le rire affranchissant et la conscience d’un féminicide à l’œuvre.
Fin janvier, lors d’un débat avec un réalisateur lituanien, une spectatrice a été privée de parole après l’avoir interrogé sur des accusations d’agressions sexuelles. L’institution refuse toute confusion entre un créateur et son œuvre et se fait le porte-drapeau de ceux pour qui la libération de la parole sur les violences sexuelles porte un danger de censure.
Directeur de la Cinémathèque, Frédéric Bonnaud nous avait adressé une longue réponse à notre article «La Cinémathèque pose une chape de plomb sur la question des violences sexuelles». Réponse dans laquelle il mettait en cause Anne Diatkine, journaliste à Libération. Celle-ci a choisi de lui répondre à son tour. Nous publions ce texte dans son intégralité.
À la suite de la publication, le 3 février, de notre article «La Cinémathèque pose une chape de plomb sur la question des violences sexuelles», nous avons reçu une très longue lettre de son directeur général, Frédéric Bonnaud, que nous publions dans son intégralité.
Frédéric Bonnaud, directeur de la Cinémathèque, défend l’invitation faite à Polanski. Puis Angéline Barth, de la CGT-spectacle, explique l'action du collectif « Femmes-Mixité ».
Retrouvez nos enquêtes, reportages, témoignages et entretiens sur une prise de conscience collective née peu à peu des affaires DSK, Baupin puis Weinstein.