L’entourage du maire de Saint-Étienne, Gaël Perdriau (LR), a piégé son premier adjoint centriste Gilles Artigues, en le filmant à son insu avec un homme lors d’une soirée intime. La vidéo a été utilisée pendant huit ans pour le faire chanter et le priver de toute ambition politique. Le 1er décembre 2025, le maire a été condamné à quatre ans de prison ferme.
Jeudi s’est tenu à Saint-Étienne le premier conseil municipal depuis la condamnation et le départ de Gaël Perdriau. L’ancien premier adjoint Jean-Pierre Berger a été élu maire jusqu’aux municipales de mars 2026, face à une autre élue de la majorité qui était entrée en dissidence à cause de l’affaire.
Il n’était jusqu’à ce jour qu’une ombre dans l’affaire du chantage à la sextape à la mairie de Saint-Étienne. Théo Ford, l’escort impliqué malgré lui dans le complot fomenté par le clan du maire Gaël Perdriau, prend la parole pour la première fois à visage découvert sur Mediapart.
Dans le prolongement des importantes mobilisations depuis trois ans, des centaines de personnes se sont rassemblées, lundi soir, pour célébrer le départ du maire de Saint-Étienne après sa condamnation en première instance.
L’ancien directeur de cabinet du maire de Saint-Étienne Gaël Perdriau a été condamné lundi à quatre ans de prison, dont deux avec sursis, dans l’affaire du chantage visant le premier adjoint. Mediapart l’a interrogé quelques jours avant le jugement.
Le maire de Saint-Étienne a été condamné lundi à cinq ans de prison, dont quatre ferme, et à une peine d’inéligibilité de cinq ans avec application immédiate dans l’affaire dite du chantage à la sextape. Il sera prochainement emprisonné. Tout comme les trois autres acteurs du complot.
Après Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy, Gaël Perdriau vient d’être condamné à de la prison ferme et à une peine d’inéligibilité immédiate. Au-delà de la sanction pénale, c’est une victoire pour le journalisme et un espoir pour ceux qui pensent que des contre-pouvoirs forts sont nécessaires face à la montée de l’extrême droite et de ses relais médiatiques.
En clôture du procès du chantage à la sextape, les avocats de Gaël Perdriau ont plaidé la relaxe de leur client. D’après eux, le bras droit du maire aurait tout « commandité » dans son dos. Le jugement sera rendu le 1er décembre.
Prison et inéligibilité ont été requises à l’égard du maire de Saint-Étienne. D’après le ministère public, Gaël Perdriau est le « décideur » du piège « infâme » tendu à son premier adjoint. « Votre décision doit le contraindre à quitter ses mandats », a demandé la représentante du parquet au tribunal.
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L’élu Gilles Artigues, victime du chantage à la sextape, a témoigné de « l’enfer » qu’il a vécu pendant des années à la mairie de Saint-Étienne. « Je ne peux pas me venger, alors il faut que la justice passe », a appuyé son épouse.
Les dirigeants de deux associations stéphanoises ont été entendus par le tribunal, au quatrième jour du procès de l’affaire de la sextape. Chacune a touché 20 000 euros de subvention de la mairie, avant de les reverser à un des organisateurs du kompromat.
Entre les journalistes, la victime, les prévenus et leurs entourages, des associations, mais aussi de nombreux habitants de Saint-Étienne, suivent les audiences du procès de l’édile, qui se tient à Lyon. « On a besoin d’en comprendre un peu plus », résume une citoyenne.
Confronté à des captations clandestines dans son bureau, l’élu stéphanois n’a pas eu d’autre possibilité que de reconnaître devant le tribunal avoir « menacé » son premier adjoint Gilles Artigues avec la sextape filmée à son insu.
L’ancien directeur de cabinet Pierre Gauttieri s’est présenté comme celui qui était en première ligne du chantage à la sextape. Tout en assurant que le maire Gaël Perdriau savait tout du piège tendu. Ce dernier a dénoncé des « mensonges ». Tout aurait été fait dans son dos.
L’ancien élu à l’éducation et le communicant derrière l’enregistrement d’une sextape contre le premier adjoint de la mairie de Saint-Étienne ont tous les deux assumé leur participation au complot. Dans des registres diamétralement opposés.
Gaël Perdriau doit être jugé, à partir de lundi 22 septembre, pour sa participation à un chantage homophobe contre son premier adjoint, filmé à son insu dans une chambre d’hôtel. Sur le banc des prévenus, trois des anciens proches du maire de Saint-Étienne, qui l’ont accablé au cours de l’enquête judiciaire.
Le procès du chantage à la sextape à la mairie de Saint-Étienne révélé par Mediapart s’ouvre lundi à Lyon. Bien plus qu’un fait divers, cette affaire scabreuse révèle les méthodes indignes que certains peuvent employer pour tenter d’éliminer leurs adversaires politiques et garder le pouvoir à tout prix.