Cinéma : la France résiste à la crise des salles

RappelonsRappelons qu’en 2014, au Québec, la chute de fréquentation, en partie imputable aux nouvelles plateformes de diffusion, est peu ou prou (on attend les derniers chiffres) de l’ordre de 11 %, selon la firme Cinéac, sur un cru 2013 déjà faible (la baisse est de 14 % sur deux ans). L’année fut aussi noire aux États-Unis et dans tout leur marché domestique, incluant le Canada, une baisse évaluée à 5 % par rapport à 2013, avec le plus petit nombre de billets vendus depuis 1995. Faute de nombreuses locomotives, la proposition cinématographique fut plutôt faible, là-bas comme chez nous. Au Québec, les derniers chiffres tournaient autour de 6,1 % d’audience pour les films québécois, portés essentiellement par 1987 et Mommy, en montée par rapport à 2012 et 2013, des crus catastrophes.

Si 2015 annonce une remontée de popularité des salles, c’est surtout à cause des grosses suites qu’offrira Hollywood à Jurassic Park, Avatar, Star Wars, Batman et Superman, Terminator, The Avengers, Independance Day, Mission impossible, James Bond et autres productions à succès étirées jusqu’à plus soif, car les studios américains, en cette ère de turbulence, ne sont plus à l’heure de la prise de risques mais à celle du recyclage des formules gagnantes. Ce qui n’augure rien de bon pour des œuvres moins formatées.

Pendant ce temps, un village d’irréductibles Gaulois a résisté à la vague occidentale de désertion des salles au profit du cinéma maison ou des séries télé enfilées en boucle. Sans atteindre les records de 2011 dus au sommet de popularité d’Intouchables, comédie d’Olivier Nakache et Éric Toledano, 2014 affiche en France une hausse en salles de près de 10 % par rapport à l’année précédente. Ces chiffres proviennent du Centre national de cinéma et de l’image animée (CNC) et portent sur les onze premiers mois de l’année.