Proche et Moyen-Orient Dépêche

Nucléaire iranien: un accord semble à portée de main

Aucun accord n'a été trouvé à Lausanne sur le programme nucléaire iranien. Certains négociateurs l'estiment proche, d'autres moins.

La rédaction de Mediapart

D'accord ou pas d'accord ? Selon les versions, l'Iran et les pays du groupe 5+1, c'est-à-dire les cinq membres du Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies (Etats-Unis, Russie, Chine, Royaume-Uni et France) ainsi que l'Allemagne, sont plus ou moins proches d'un accord sur la question du programme nucléaire iranien. Les discussions, qui avaient pour date limite mardi soir, se poursuivent finalement ce mercredi, à Lausanne (Suisse).

Iran et Russie sont optimistes. « De bons progrès ont été accomplis dans les discussions. Nous espérons conclure aujourd'hui », a déclaré le ministre iranien des affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif. « On peut dire avec une relative certitude (que) nous sommes parvenus à un accord de principe sur tous les aspects clés d'un règlement de ce dossier, qui commencera à être couché sur le papier dans les prochaines heures », a estimé, encore plus optimiste, son homologue russe, Sergueï Lavrov. Ce dernier a même dit que l'annonce de « l'accord de principe sera faite par Monsieur Zarif et (Federica) Mogherini », la chef de la diplomatie de l'Union européenne.

Paris et Washington sont beaucoup plus réservés. Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, est rentré à Paris « pour participer au conseil des ministres et reviendra dès que ce sera utile », a fait savoir son cabinet, sans plus de détails. Un diplomate américain a, pour sa part, affirmé que « toutes les questions n'ont pas été réglées », tandis qu'une autre source occidentale a estimé qu'un accord de principe n'avait « pas encore » été conclu.

De son côté, Barack Obama, le président des Etats-Unis, s'est réuni avec son équipe de sécurité nationale mardi soir à Washington, la capitale américaine. « Le président a été mis au courant de l'avancée des négociations par les secrétaires (d'Etat John) Kerry et (de l'énergie Ernie) Moniz, ainsi que par d'autres membres de l'équipe de négociations de Lausanne », a indiqué la porte-parole du Conseil de sécurité nationale, Bernadette Meehan.

Quand bien même les négociations en cours en Suisse aboutiraient, elles n'ont pour but que de parvenir à un accord transitoire. Mais il s'agirait déjà d'une avancée historique dans un dossier qui plombe les relations internationales depuis 12 ans. Ce compromis, dont on ignore la forme qu'il pourrait prendre (déclaration politique, document partiellement publié..), constitue une étape fondamentale sur la route d'un accord final, avec tous les détails et annexes techniques, dont l'échéance a été fixée au 30 juin. L'objectif de l'accord est de s'assurer que l'Iran, dont le programme nucléaire inquiète la communauté internationale depuis le début des années 2000, ne cherchera pas à se doter de la bombe atomique, en échange d'une levée des sanctions qui étranglent son économie.

Les discussions tardent en raison essentiellement de deux difficultés. La première concerne la durée de l'accord. Les grandes puissances souhaitent un cadre strict de contrôle des activités nucléaires iraniennes, particulièrement dans le domaine de la recherche et du développement, sur au moins 15 ans. Mais l'Iran ne veut pas s'engager au-delà de 10 ans. La seconde difficulté concerne la levée des sanctions de l'Organisation des Nations unies (Onu). Les Iraniens voudraient voir tomber, dès la conclusion d'un accord, ces sanctions économiques et diplomatiques, jugées humiliantes. Or les grandes puissances veulent une levée graduelle de ces mesures prises depuis 2006 par le Conseil de sécurité de l'Onu.

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