La défaite du parti républicain à l'élection présidentielle de novembre 2008 a fait voler en éclats la coalition disparate forgée par Ronald Reagan, qui avait dominé la vie politique des États-Unis pendant trente ans. Aujourd'hui affaiblis, les conservateurs s'entre-déchirent pour savoir comment rebondir: en mettant la barre à droite toute ou en retournant au centre?
MardiMardi 28 avril, au quatre-vingt-dix-neuvième jour de son mandat, Barack Obama a reçu un cadeau inespéré. Le sénateur républicain de Pennsylvanie, Arlen Specter, élu depuis près de trente ans, a annoncé qu'il rejoignait le parti démocrate. Ce faisant, en comptabilisant l'élection probable d'Al Franken au poste de sénateur du Minnesota (qui fait l'objet d'un recours en justice), la majorité démocrate au sénat des États-Unis compte désormais 60 des 100 sièges. Une «super-majorité» avec laquelle le parti de l'âne peut empêcher toute tentative de filibuster, cette manœuvre d'obstruction parlementaire qui permet à une minorité de 41 personnes de bloquer le passage d'une loi.