Violations des droits de l’homme au Pérou : la mécanique de l’impunité
La Commission vérité et réconciliation (CVR) a provoqué au Pérou la réouverture d’une cinquantaine de dossiers visant des crimes de masse commis dans les années 1980. Mais depuis le début de l'année, plus d’une trentaine d’officiels ont été absous par la Cour suprême. Le lobbying des militaires est conforté par l’entourage du président Ollanta Humala, ancien capitaine, lui-même sous le coup d’accusations.
LimaLima, de notre envoyé spécial.- C’est une photo déjà vue du président péruvien Ollanta Humala : il est assis sur un muret, en tenue de combat, le doigt sur la gâchette d’un fusil-mitrailleur. Ce cliché date de 1992: il dirigeait, avec le grade de capitaine, la base “antisubversive” de Madre Mía, dans la région de Tingo María. La photo a été reprise, fin août, par l’hebdomadaire Caretas, pour illustrer une enquête sur l’entourage présidentiel, constitué d’anciens camarades de combat, membres des forces spéciales ou de renseignement, parfois mis en cause par la justice.