Travail Analyse

La colère indolore des syndicats européens

Bernadette Ségol laisse sa place à l'Italien Luca Visentini à la tête de la confédération européenne des syndicats, en congrès cette semaine à Paris. À la tribune, l'organisation a multiplié les déclarations de guerre vis-à-vis d'une Europe sociale aux abonnés absents. Mais la confédération, protéiforme et menacée par le repli national, peine à se faire entendre. 

Mathilde Goanec

La troïka squattant la Grèce et les migrants traversant l’Europe. Ces deux images ont constitué l’arrière-plan du congrès de la confédération européenne des syndicats (CES), organisé cette semaine à Paris (comme en témoigne la motion commune sur les migrants, reproduite dans le club). Accablés par les deux mandats de droite dure sous Barroso, et la cure d’austérité imposée au continent, les responsables syndicaux ont accueilli avec enthousiasme la promesse d’inflexion promise par le chrétien démocrate Jean-Claude Juncker, en ouverture du congrès. « À même travail, les mêmes salaires et les mêmes droits », a clamé le président de la commission européenne, réitérant mercredi à Paris sa promesse d’instaurer, au printemps 2016, « un socle de droits sociaux minimum », « un cordon sanitaire qui entourera pour mieux le protéger le marché du travail ». Martin Schulz, président du parlement européen, lui a emboîté le pas, empruntant pour l’occasion des accents catastrophistes : « Derrière ces cinq millions de jeunes chômeurs, il y a l’amère vérité : que nos enfants payent une crise dont ils ne sont pas responsables. C’est un baril de poudre au pied de notre démocratie. » 

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