La Tunisie sous la menace du retour des sbires de Ben Ali
C’est, avec la crise économique, l’envers du visage radieux qu’offre la Tunisie au monde depuis l’adoption de sa Constitution : rien n’empêchera les lieutenants de l’ancien président de se présenter aux prochaines élections législatives.
DeDe notre envoyé spécial à Tunis.En Tunisie, malgré les espoirs nés de l'adoption de la Constitution, les prochaines élections seront-elles l'occasion pour les partisans de l'ancienne dictature de remettre la main sur le pays? « Rien n’empêche aujourd'hui Ben Ali de se présenter aux prochaines élections, vous vous rendez compte ? » Tout à sa colère, Medhi Ben Ghrabia, le député tunisien de l'alliance démocratique (centre, 10 élus), se trompe. Condamné à de multiples reprises au lendemain de la révolution – notamment le 13 juin 2011 par le tribunal militaire du Kef, par contumace, à la prison à perpétuité pour son rôle dans la répression de janvier 2011 à Thala et Kasserine–, Ben Ali ne pourra se présenter à la prochaine élection présidentielle, car en Tunisie toute peine supérieure à 10 ans entraîne automatiquement la déchéance des droits politiques. Mais ses anciens lieutenants, toujours en liberté et jamais inquiétés par la justice tunisienne, pourront le faire aux prochaines législatives, annoncées pour la fin novembre 2014.