Le ministre de l'économie va tenter de faire avancer le chantier de la transparence fiscale avec notre voisin. Mais les parlementaires suisses voient d'un très mauvais œil les demandes françaises, et le pays retarde au maximum la transition vers la coopération fiscale, qu'il sait pourtant inéluctable.
EnEn mettant les pieds à Berne ce jeudi pour une visite officielle, Pierre Moscovici sait qu’il n’est pas particulièrement le bienvenu. Depuis de longs mois, la France et la Suisse se regardent en chiens de faïence sur divers dossiers fiscaux, qui enveniment les relations entre les deux pays. Et malgré les efforts du gouvernement helvétique, et en particulier de sa ministre des finances Eveline Widmer-Schlumpf, pour normaliser les pratiques bancaires et fiscales de son pays, de nombreux responsables politiques suisses, appuyés par une bonne partie de la population, renâclent à suivre la voie que les Européens, et les Français en premier lieu, aimeraient les voir suivre. « Il y a un dialogue bilatéral fructueux, et des rapports positifs entre la France et la Suisse, fait-on valoir du côté suisse. Nos économies sont imbriquées, il y a un apport important des travailleurs frontaliers français à notre économie. Mais c’est vrai, il y a des accrocs. »