Europe

La crise des réfugiés révèle un Parti socialiste européen en coma profond

Un patron inquiété par la justice de son pays, des désaccords sur la crise des réfugiés ou sur le TAFTA, une flopée de départs depuis deux ans… Le Parti socialiste européen (PSE) est à l’arrêt depuis sa défaite aux européennes en 2014. Une preuve de plus de la crise de la social-démocratie sur le continent.

Ludovic Lamant

De notre envoyé spécial à Bruxelles.- L’édification d’un mur anti-migrants à la frontière hongroise avec la Serbie a relancé cet été une vieille polémique bruxelloise : comment le PPE, le parti de la droite européenne (qui compte parmi ses rangs Les Républicains de Nicolas Sarkozy) peut-il tolérer la Fidesz, le parti hongrois de l’autoritaire Viktor Orbán, dans ses rangs ? La question, qui s’est posée dès la première élection d’Orbán en 2010, divise au sein du PPE. Et le camp d’en face, le parti socialiste européen (PSE), ne se gêne pas, dès qu’il le peut, pour monter au créneau sur ce sujet sensible.
Pourtant, le PSE lui aussi semble plus écartelé que jamais, alors que la crise des réfugiés bouscule l’Europe. Sur les questions migratoires, on peine à deviner la ligne de cette fédération de partis (dont le PS français), censée rassembler les sociaux-démocrates de toute l’Europe. Entre l’Italien Matteo Renzi, défenseur du système de quotas de réfugiés proposé par la commission européenne, et le Slovaque Robert Fico, qui craint de se réveiller « un matin avec (…) 100 000 personnes venues du monde arabe » prêtes à « construire des mosquées », le fossé semble immense.
En République tchèque, un autre pays qui s’est opposé avec virulence au système de quotas voulu par Bruxelles et Berlin, c’est, là encore, un gouvernement de centre-gauche qui est au pouvoir depuis l’an dernier. Bohuslav Sobotka, le chef du gouvernement, a expliqué en août vouloir « choisir » parmi les réfugiés, d’autres responsables parlant ouvertement de privilégier des « chrétiens ».

Réservé aux abonné·es

Se connecter

La lecture des articles est réservée aux abonné·es

Se connecter