Mikhaïl Chichkine: «Poutine et le jour de la grande infamie»
Mikhaïl Chichkine est l'un des plus grands écrivains russes. En écho à « l'hystérie » patriotique qui saisit la Russie, en particulier depuis le 9 mai, il a écrit ce texte, aussi pour se souvenir de son père, sous-marinier de la Baltique en 1944-45.
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MikhaïlMikhaïl Chichkine est le seul écrivain à avoir reçu les trois principaux prix littéraires russes, dont le Booker prize. Il est aussi traduit dans plus de trente langues. Il n’est pas précisément bien vu pour autant. En tout cas pas depuis ce jour de 2013 où, invité à représenter la Russie à la Bookexpon new yorkaise, il a vertement décliné, refusant de dédicacer « sous un portrait géant de Poutine », de cautionner un « régime criminel et corrompu, un pouvoir usurpé par une pyramide de brigands ». À la suite de quoi il fit l’objet d’une campagne de presse haineuse, souvent venue de ses pairs, façon Union des écrivains d’autrefois. Qualifié de « traître », il est aussi stigmatisé parce qu’il passe trop de temps à l’étranger (il partage son temps entre la Suisse, où vit son ex-épouse, Berlin et la Russie).