Algérie: la presse est l’objet d’un bras de fer entre pouvoir et hommes d’affaires
La vente du groupe El Khabar au milliardaire Issad Rebrab, en froid avec le pouvoir, a été cassée. L’emballement de la machine judiciaire illustre les tentatives du pouvoir de limiter la contestation de la presse. Mais il confirme aussi la montée en puissance d’un entrepreneuriat algérien émancipé du pouvoir.
UnUn général libéré, des journalistes emprisonnés, un blogueur condamné, un rachat de groupe de presse cassé : la machine judiciaire de l’Algérie s’est emballée ces derniers jours. Mercredi 13 juillet, le tribunal d’Alger a rendu son verdict : la vente du groupe El Khabar à Ness Prod, filiale du groupe agro-alimentaire Cevital, est annulée. Ness Prod avait acquis le groupe El Khabar (le journal, son imprimerie et la chaîne KBC) pour un montant de 4 milliards de dinars (33 millions d'euros). Le ministère de la communication conteste le rachat, estimant qu’il n’est pas conforme à la loi sur l’information qui interdit la concentration de plusieurs titres au sein d’un même groupe.