De notre envoyé spécial à Bruxelles
La commission de Bruxelles a enfilé cette semaine son costume de gendarme. Elle publie jusqu'à vendredi une avalanche d'avis, communications et autres documents de travail, pour lancer le prochain « semestre européen ». Au total, une centaine de documents, plus ou moins volumineux, sur la santé économique de l'UE, les projets de budgets de certains États membres ou encore les déséquilibres identifiés ici ou là. La prolifération de ces textes souvent répétitifs peut donner à cette « gouvernance économique européenne », encore en rodage, les allures d'une usine à gaz.
« Discuter entre nous (Européens) des réformes menées par la France, de l'excédent commercial allemand, des secteurs financiers en Espagne ou en Slovénie ou encore des difficultés spécifiques des États sous programme de surveillance… C'est un changement majeur, qui n'aurait pas été possible il y a encore quelques années », s'est enthousiasmé José Manuel Barroso, mercredi, lors d'une conférence de presse des grands jours.
Le président de la commission fait référence à cette gouvernance, mise en place progressivement à partir de 2010, en réaction à la crise. Le mécanisme, géré par les services d'Olli Rehn, le commissaire aux affaires économiques, doit permettre de mieux coordonner les politiques économiques menées dans chaque pays, et de repérer les éventuels dysfonctionnements – par exemple la constitution d'une bulle d'actifs qui risquerait d'exploser. Objectif prioritaire, à l'origine : éviter à tout prix l'éclatement de la zone euro.
Le «semestre européen», usine à gaz made in Bruxelles
La commission européenne a ouvert une enquête sur les excédents commerciaux de l'Allemagne. La démarche, inédite, illustre les nouveaux pouvoirs de la commission, qui donne son avis sur les projets de budgets nationaux ou sur des réformes structurelles.
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