Ahmadinejad avait promis une «troisième phase» de la révolution islamique. C'est une tout autre révolution qui se joue depuis lundi dans les rues de Téhéran, et dans d'autres villes du pays, semble-t-il. Près de deux millions de personnes ont manifesté hier dans la capitale. Sept manifestants ont été tués lors d'affrontements en marge du défilé. Mardi matin, le «conseil des gardiens» a annoncé un recomptage des voix dans certaines régions mais, selon la télévision d'Etat, a écarté l'idée d'annuler le scrutin. Un nouveau rassemblement est prévu ce mardi. Pour la chercheuse iranienne Azadeh Kian, c'est à un «coup d'État contre les partisans de l'ouverture» que l'on assiste. (Photo: lundi, dans le centre de Téhéran. Ghalamnews.ir)
FaceFace aux protestations de l'opposition, le Conseil des gardiens s'est déclaré prêt à recompter les voix de la présidentielle, mardi 16 juin. Ses membres ont rencontré les trois rivaux du président réélu Mahmoud Ahmadinejad afin qu'ils spécifient les régions dans lesquelles ils souhaiteraient que les bulletins de vote soient réexaminés. Mir Hossein Mussavi, le principal opposant qui milite pour la tenue d'une nouvelle élection, a rejeté cette idée. Mais s'il continue à dénoncer une fraude électorale, il craint que la répression ne s'intensifie à l'encontre de ses partisans exprimant leur colère dans les rues. Sept personnes ont été tuées hier et deux responsables réformistes ont été arrêtés dans la nuit. Autre signe d'un risque de basculement de la situation, les médias étrangers ont interdiction de couvrir les manifestations déclarées «illégales». Ainsi, quelques heures avant le début d'un grand rassemblement de l'opposition, Mussavi a exhorté ses partisans à ne pas descendre dans les rues afin de «protéger leur vie». Le pouvoir ayant organisé une contre-manifestation au même endroit, l'opposant craint «des confrontations planifiées».