Un rapport dédouane les autorités de l'UE, à Pristina comme à Bruxelles, soupçonnées d'avoir couvert un scandale présumé de corruption mêlant des hauts fonctionnaires européens avec des réseaux de criminalité au Kosovo. Mais l'étude officielle publiée en début de semaine dresse aussi un bilan sombre de cette mission en place depuis 2008.
DeDe notre envoyé spécial à Bruxelles.- Un rapport indépendant, commandé par l'UE, publié mardi, liste les failles de la mission Eulex au Kosovo, et juge que la corruption y est restée « omniprésente ». C'est un virage à 180 degrés par rapport aux discours officiels en vogue à Bruxelles sur la « success story » de la mission Eulex, installée par les Européens à partir de 2008, année de l'indépendance du Kosovo, pour y renforcer l'État de droit. Mais le document, rédigé par le magistrat français Jean-Paul Jacqué, reste très prudent sur la gestion, par cette mission, d'un scandale présumé de corruption mêlant des hauts fonctionnaires européens avec des réseaux de criminalité kosovars, et assure que les autorités européennes, à Bruxelles comme à Pristina, n'ont pas cherché à étouffer l'affaire. Plusieurs eurodéputés, connaisseurs du dossier, jugent toutefois que de nombreuses zones d'ombre persistent.