Neuf cents logements à Jérusalem-est. Ce mardi, Benjamin Nétanyahou et Israël ont, une nouvelle fois, clairement fait entendre leur interprétation du «gel partiel» auquel le premier ministre israélien a fini par convertir Washington. Une semaine après son retour d'une tournée au cours de laquelle Nétanyahou s'est entretenu en tête-à-tête avec Barack Obama et Nicolas Sarkozy, deux mois après l'annonce de la construction de 455 nouveaux logements, c'est désormais 900 logements supplémentaires qu'Israël entend construire dans le quartier de Gilo, sous le regard déconfit des Palestiniens, impuissants face aux expulsions quasi quotidiennes dont ils sont victimes dans cette partie de la ville sainte. Le secteur oriental de Jérusalem, où vivent quelque 200.000 Israéliens installés dans une douzaine de nouveaux quartiers ainsi que 270.000 Palestiniens, a été annexé de fait par Israël après la guerre des Six-Jours (juin 1967).
Mais cette annexion n'est pas reconnue par la communauté internationale, et la décision d'Israël a déclenché un concert de protestations, les Etats-Unis et l'Union européenne faisant part de leur « consternation » tandis que l'ONU rappelait que les colonies israéliennes sont «illégales». Le président américain Barack Obama a lui-même vivement critiqué l'annonce des nouvelles constructions israéliennes. «Je crois que cela rend les Palestiniens amers, de telle manière que cela peut finir par être très dangereux», a estimé Barack Obama.
En visite en Israël ce mercredi, Bernard Kouchner a livré un message plus ambigu. Le ministre des affaires étrangères a multiplié les entretiens et tête-à-tête avec les responsables israéliens, de son homologue Avigdor Lieberman au premier ministre Benyamin Nétanyahou, en passant par le chef de l'Etat Shimon Pérès et le ministre de la défense travailliste Ehud Barak. Sans oublier la chef du principal parti d'opposition Kadima, Tzipi Livni, ainsi que des personnalités de la société civile. Il a par ailleurs remis la légion d'honneur à Yossi Beilin, négociateur des accords d'Oslo et dirigeant du petit parti pacifiste Meretz. Résultat de la course : «C'est évidemment une décision que nous regrettons. Mais en même temps, ça a toujours été fait ainsi. Pour le moment, il faut repartir dans des discussions humaines, face à face, les yeux dans les yeux», a-t-il plaidé. C'est regrettable mais ce n'est pas ça qui va faire obstacle à la nécessité de bâtir un Etat palestinien, a-t-il renchéri, avant de conclure : Je me suis fait expliquer la décision qui appartenait à la municipalité de Jérusalem. Je pense que ce n'est pas une décision politique qui a été prise par M. Nétanyahou», a assuré Bernard Kouchner.
900 logements supplémentaires à Jérusalem-est, la nouvelle gifle d'Israël
Israël a annoncé mardi la construction de 900 logements supplémentaires à Jérusalem-est. Washington, qui s'est pourtant converti au «gel partiel» des colonies promu par Nétanyahou, a fait part de sa «consternation». En tournée en Proche-Orient, Bernard Kouchner s'est «fait expliquer la décision qui appartenait à la municipalité deJérusalem», et confie : «Je pense que ce n'est pas une décision politique qui a étéprise par M. Nétanyahou.»
19 novembre 2009 à 19h08