Comment l'industrie du tabac a enfumé la recherche française
Pendant des décennies, le lobby du tabac a cherché à peser sur la recherche mondiale en subventionnant des scientifiques. Dans notre pays, cette stratégie d'influence a touché des chercheurs renommés, au premier rang desquels Jean-Pierre Changeux, chef de file de la neurobiologie française. Premier volet de notre enquête sur l'activisme de l'industrie de la cigarette dans les laboratoires.
La lecture des articles est réservée aux abonné·es.
Se connecter
EnEn 1970, un jeune chercheur français exceptionnellement talentueux, formé à l’Institut Pasteur par Jacques Monod, fit accomplir un bond à la neurobiologie en identifiant pour la première fois l’un des récepteurs qui permettent la communication entre les neurones : le récepteur « nicotinique » de l’acétylcholine. Une bonne quarantaine d’années plus tard, le même chercheur, devenu le grand patron de la neurobiologie française, siège au « conseil scientifique stratégique » d’un centre de recherche privé, l’ICM, qui compte parmi ses nombreux donateurs Philip Morris International.