Pablo Echenique a vite été surnommé « l'autre Pablo », en écho à Pablo Iglesias, le leader incontesté de Podemos. Né en 1978 à Rosario, la troisième ville d'Argentine, Echenique rejoint l'Espagne avec sa famille à l'âge de 13 ans. Chercheur en physique, se déplaçant en fauteuil roulant (il souffre d'amyotrophie spinale depuis l'enfance), il est élu eurodéputé en mai 2014. Il est devenu depuis l'une des figures les plus populaires du parti anti-austérité créé en janvier 2014, qui pourrait remporter les prochaines législatives espagnoles.
Même s'il s'en défend aujourd'hui, Echenique continue d'incarner un courant critique de la ligne officielle du mouvement, offrant une alternative au clan des universitaires madrilènes proches d'Iglesias. Au congrès d'octobre 2014 à Madrid, sa motion, qui imaginait un mouvement plus horizontal, confiant davantage de pouvoir aux « cercles » (les assemblées de Podemos), a recueilli un peu moins de 20 % des 112 000 votants (le reste est allé à la motion de Pablo Iglesias).
Passé un temps par le petit parti écolo Equo, Echenique a quitté mi-mars le Parlement européen pour se consacrer à la campagne des régionales de Podemos, dont il est le chef de file en Aragón (cette communauté autonome sur la route entre Madrid et la Catalogne, dont la capitale est Saragosse). Dans un entretien à Mediapart, il revient sur la stratégie de Podemos pour les mois à venir, les enjeux de l'élection régionale de dimanche en Andalousie et défend Juan Carlos Monedero, l'une des figures du parti, déstabilisé par des soupçons de fraude fiscale.
Les opportunités successives de Podemos
Les élections régionales en Andalousie marquent le coup d'envoi d'un marathon électoral qui durera toute l'année en Espagne. Entretien avec Pablo Echenique, l'une des figures de Podemos, qui vient de quitter le Parlement européen pour se lancer dans la campagne des régionales.
21 mars 2015 à 08h20