L’Arabie saoudite, acteur clé en mutation (2/2). Du «soft power» à l'interventionnisme
Confrontée à la hausse constante du chômage, l’Arabie saoudite fait face à un autre défi : celui d’un environnement régional bouleversé, qui la contraint à redéfinir sa politique étrangère pour assumer son statut de puissance, dans un contexte interne de guerre froide pour la succession du roi vieillissant.
C'estC'est une première dans l'histoire des Nations unies. La semaine passée, l'Arabie saoudite a annoncé officiellement son refus de siéger au conseil de sécurité de l'Onu. Une décision surprenante, prise par Riyad autant pour protester contre l’incapacité de la communauté internationale à mettre fin à la guerre en Syrie et à démettre Bachar al-Assad que pour faire part de son inquiétude face au réchauffement des relations entre Washington et Téhéran. Hier discrets et adeptes de la diplomatie des coulisses, les dirigeants saoudiens n’hésitent plus à s'exprimer à découvert quand leurs intérêts l'exigent. Les États-Unis sont prévenus. Le rapprochement avec l’Iran ne se fera pas sans concessions octroyées aux Saoudiens. Conscients du poids politique qui est désormais le leur dans une région bouleversée, les dirigeants saoudiens n’ont pas hésité à hausser le ton ces derniers mois sur le plan diplomatique, bravant la colère de leur allié américain comme jamais par le passé. Une audace à l'image de la place prise aujourd'hui par Riyad dans son environnement régional.