Le désaveu est tombé lors de la conférence de presse commune de Nicolas Sarkozy et de Mahmoud Abbas en fin d'après-midi, ce lundi. A l'issue d'un déjeuner avec le président de l'Autorité palestinienne – à Paris pour une visite de deux jours –, le président français n'a pas validé l'idée de Bernard Kouchner, lancée à titre personnel dimanche, dans un entretien au Journal du dimanche, d'une «proclamation rapide d'un Etat palestinien et sa reconnaissance immédiate par la communauté internationale, avant même la négociation sur les frontières». Contredisant le ministre des affaires étrangères, Nicolas Sarkozy a affirmé que «ce que nous voulons (...) c'est un État (palestinien) réel, qui puisse donner une espérance, un avenir aux millions de Palestiniens, [ce n'est] pas simplement une idée».
Recadré une première fois par François Fillon, Bernard Kouchner vient donc d'être à nouveau désavoué. Dans la matinée, il avait signé une tribune commune avec son homologue espagnol, Miguel Angel Moratinos, dont le pays préside actuellement l'Union européenne. S'il avait dans un premier temps appelé à une «reconnaissance rapide d'un Etat palestinien, sans négociation sur les frontières», la tribune se voulait, elle, plus réfléchie. Les deux ministres ont rappelé le rôle de l'Union européenne dans ce dossier, et son implication financière, pourvoyeuse à «plus de 50% de l'aide à la Palestine». «L'Europe doit maintenant prendre ses responsabilités. Elle ne doit pas se cantonner dans une posture de rappel, nécessaire mais souvent incantatoire, des irréductibles contours du règlement final: sécurité absolue pour Israël,
International Analyse
Pas de création d’un État palestinien dans l’immédiat, selon Sarkozy
Dans la foulée de François Fillon, Nicolas Sarkozy a désavoué Bernard Kouchner. L'initiative personnelle du ministre des affaires étrangères, appelant hier à la «proclamation rapide d'un Etat palestinien, avant même la négociation sur les frontières», s'est vue recadrée, à l'occasion de la visite à Paris de Mahmoud Abbas, le président de l'Autorité palestinienne. Alain Dieckhoff, chercheur au Ceri, analyse ces annonces.
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