Morts en Méditerranée: « Les dirigeants européens n’ont plus d’excuses »
Dans un rapport rendu public ce mercredi, Amnesty International explique, témoignages de rescapés à l'appui, pourquoi la fin de l'opération de sauvetage Mare Nostrum a été une dramatique erreur. L'ONG s'inquiète de voir les navires marchands éviter les zones périlleuses de crainte d'être sollicités.
La lecture des articles est réservée aux abonné·es.
Se connecter
AmnestyAmnesty International fait partie de ces voix qui se sont alarmées dès l’automne dernier de la fin de l’opération de sauvetage italienne Mare Nostrum qui est intervenue d’octobre 2013 à octobre 2014 au large de l’Italie et de la Grèce jusqu’aux eaux territoriales libyennes et tunisiennes pour secourir les embarcations de migrants en péril. Les faits lui ont donné raison. Dans un rapport (à lire ci-dessous) publié mercredi 22 avril avant la date initialement prévue en raison des naufrages qui ont endeuillé la Méditerranée, l’ONG observe que Mare Nostrum a sauvé des milliers de vies et que, contrairement à ce qui lui a été reproché par la presque totalité des représentants politiques européens, elle n’a pas créé d’« appel d’air ». Son arrêt n’a pas mis fin aux traversées. Il en a résulté en revanche des morts supplémentaires. Son calcul est édifiant : tout au long de l’année 2014, quand les bateaux de Mare Nostrum étaient en activité, le taux de mortalité était de 1 pour 50. Depuis janvier 2015, il est de 1 pour 14 : 24 000 arrivées, 1 700 décès.