La Haut commissariat aux réfugiés redoute la mort de 700 personnes, samedi 18 avril, dans le naufrage de leur embarcation, au large des côtes libyennes. Des milliers de migrants ont péri depuis le début de l'année. Nos enquêtes.
Ce pourrait être l'un des naufrages les plus meurtriers jamais survenus en Méditerranée, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Au moins 500 personnes sont portées disparues et ont sans doute péri lors d'un naufrage survenu au large de l'île de Malte, il y a quelques jours.
Mediapart a rencontré la maire de l'île italienne. Giusi Nicolini critique les politiques migratoires « inhumaines » de l'Union européenne. Elle appelle de ses vœux des changements radicaux pour mieux traiter les demandeurs d'asile.
Mussie Zerai est un prêtre érythréen hors du commun. Les migrants qui traversent la Méditerranée ont son numéro de téléphone portable. En cas de naufrage, c'est lui qu'ils appellent au secours et qui alerte les garde-côtes italiens ou maltais. Ces dernières semaines, il reçoit aussi des SOS du désert du Sinaï où ses compatriotes sont pris en otages.
Alors qu'un nouveau drame vient d'avoir lieu en Méditerranée, où plus de 50 personnes sont mortes de soif en voulant rejoindre l'Italie, reportage à Lampedusa, dont la maire, élue en mai, est de gauche et écolo. Son engagement, l'année dernière, en faveur des exilés ne l'a pas desservie, au contraire.
Avec la crise qui touche de plein fouet l'Italie, beaucoup de migrants quittent le nord du pays pour s'installer au sud, où tout est moins cher, le système de santé plus accueillant et le marché noir développé. Dans l'agriculture, les conditions de vie sont d'un autre âge. Reportage au centre de soins de l'ONG Emergency, à Palerme en Sicile.
Près de Palerme, le centre d'expulsion de Trapani est un chaudron. Y sont enfermés presque exclusivement des Tunisiens. Les conditions de vie y sont déplorables, selon les témoignages de détenus que Mediapart a pu rencontrer. Reportage à l'intérieur de ce camp aux allures de prison.
Escale à Palerme, en Sicile, du voilier de Boats4People : ce collectif d'associations européennes et africaines veut alerter les opinions publiques sur le drame qui se noue entre les deux rives de la Méditerranée. Rencontre avec des activistes, des migrants et des familles de disparus tunisiens.
Un photoreportage de Sara Prestianni, membre de l'association Migreurop, qui revient d'une mission en Libye effectuée avec la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH) et Justice sans frontières pour les migrants (JSFM) du 7 au 15 juin 2012.
Pour éviter la traversée périlleuse de la Méditerranée, de plus en plus de Maghrébins achètent un billet d'avion pour la Turquie et de là se rendent en Grèce, puis en Macédoine et en Serbie, avant d'entrer dans l'Union européenne, en Roumanie. Mais cette nouvelle route se ferme. Reportage dans le centre de rétention d'Arad, où une cinquantaine d'étrangers attendent d'être renvoyés vers leur pays. Par Julia Beurq.
Après avoir fui en masse, les migrants sont de retour en Libye. L'économie repart et le pays a besoin de main-d'œuvre. En toute illégalité, des employeurs vont se servir dans les centres de rétention pour recruter. Débordées, les autorités demandent l'aide financière de l'Europe.
Se manifester pour empêcher les autorités de garder le silence. Comme elles le font régulièrement, les mères tunisiennes réclamant des informations sur leurs fils disparus en mer Méditerranée l’année dernière se sont rassemblées, mardi 5 juin 2012, devant l’ambassade d’Italie à Tunis. Un photoreportage de Sara Prestianni.
Depuis un an, des Tunisiennes se battent pour obtenir des informations sur leurs fils disparus après avoir voulu franchir la Méditerranée. Sit-in, manifestations : elles multiplient les actions. Entretien avec la philosophe italienne Federica Sossi, professeur à l’université de Bergame, féministe et engagée dans ce combat.
Comment est-il possible que des migrants dérivent en Méditerranée sans recevoir de l'aide ? L'ancestral devoir de secours en mer n'est pas toujours respecté. En cause, la collision entre les principes maritimes et les législations européennes répressives sur l’immigration. De peur d'être poursuivis, des marins hésitent à intervenir. Quant aux États, ils se renvoient la responsabilité.
Les frontières, au menu du conseil européen des 26 et 27 juin 2014, sont au centre des travaux du philosophe italien Sandro Mezzadra. Dans son dernier livre, Borders as Method, Or, the multiplication of Labor, il analyse, en parallèle à la prolifération des murs, le mouvement de dématérialisation qui les caractérise.
Au lendemain du naufrage d'un bateau de migrants au large de l'île de Lampedusa, l’Europe découvre l’ampleur du drame à ses frontières. Selon un bilan toujours provisoire, au moins 130 migrants ont trouvé la mort dans la catastrophe, provoquant un deuil national en Italie et de vives réactions à travers le monde. « Nous n'avons plus d'espoir de retrouver des survivants », ont déclaré les autorités douanières.
C'est à l'ordre du jour du conseil européen de juin. Pour éviter les naufrages de migrants en Méditerranée, l'Italie a réquisitionné sa marine militaire. L'opération Mare Nostrum sauve des milliers de vies. Mais l'humanitaire se double d'une étroite surveillance militarisée des frontières visant à stopper les migrants.
Pas moins de 300 migrants subsahariens, partis des côtes libyennes pour rejoindre l'Europe, sont portés disparus en Méditerranée. Assez de pleurs. En cause : des politiques migratoires restrictives et des opérations de sauvetage parcimonieuses. L'UE doit reconnaître sa responsabilité.
Au moment où la guerre en Syrie pousse des millions de personnes sur la route de l'exil, la France observe une baisse de la demande d'asile. En 2014, à peine plus de 3 000 Syriens y ont obtenu le statut de réfugié. Une goutte d'eau au regard des besoins. Et en comparaison des efforts consentis par d'autres pays, particulièrement l'Allemagne et la Suède.
Après l'annonce d'un des naufrages les plus meurtriers de ces dernières années en Méditerranée, Bernard Cazeneuve a indiqué vouloir mettre en place des processus d’asile accélérés « à partir des pays de provenance ». Une proposition qui vise à limiter les départs en amont.
Mediapart a pu monter à bord d'un navire patrouillant en Méditerranée dans le cadre de l'opération Triton, coordonnée par l'Agence européenne de surveillance des frontières extérieures. En moins de trois mois, l'équipage du Týr a sauvé 2 000 exilés cherchant à rejoindre l'Italie. Cette fois-ci, un cargo suspect – une vieille bétaillère – a été repéré en haute mer. Mais, en l'absence d'appel au secours, les gardes-côtes ne sont pas intervenus.
Le business de migrants n'a jamais été aussi lucratif. Implantés en Libye et en Turquie, les trafiquants transportent des milliers de Syriens et d'Africains subsahariens fuyant leur pays. Disposant d'un large réservoir de vieux bateaux, de milices armées et de moyens logistiques, ils profitent des failles du système de contrôle des frontières de l'UE.
Le naufrage d'un bateau transportant des migrants aurait fait 700 morts dans la nuit de samedi 18 à dimanche 19 avril au large des côtes libyennes, a annoncé un responsable du HCR. Le président du Conseil italien, Matteo Renzi, a déploré un « massacre systématique en Méditerranée ». Le président du Parlement européen a exprimé sa « honte ».
Au moins 1 650 personnes ont péri depuis le début de l'année en tentant de franchir la Méditerranée. L'Europe ne pourrait rien faire: faux. Avant le sommet européen de jeudi, Mediapart fait l'inventaire des solutions envisagées et de ce qui a déjà été expérimenté malgré la mobilisation de moyens financiers dérisoires. Lutte contre les mafias de passeurs, redéfinition de Frontex, changement des politiques d'asile et de visas: de nouveaux choix politiques sont nécessaires.
Dans un rapport rendu public ce mercredi, Amnesty International explique, témoignages de rescapés à l'appui, pourquoi la fin de l'opération de sauvetage Mare Nostrum a été une dramatique erreur. L'ONG s'inquiète de voir les navires marchands éviter les zones périlleuses de crainte d'être sollicités.
Proposer moins aurait été indécent. En triplant le budget de Triton, l'opération de surveillance et de sauvetage au large de l'Italie, les dirigeants européens, réunis jeudi 23 avril à Bruxelles pour un conseil européen extraordinaire sur les morts de migrants en Méditerranée, s'approchent de ce que l'Italie faisait seule avec Mare Nostrum. Le nombre de réfugiés syriens que les États membres se sont engagés à se répartir n'a pas été précisé. Il ne devrait pas dépasser quelques milliers. Une goutte d'eau au regard des besoins.
Mediapart vous invite en cette année 2023 à un voyage dans l’année 1973 pour en (re)découvrir les moments plus ou moins connus et mieux comprendre les évolutions du dernier demi-siècle. Des analyses, des récits, des interviews exploreront cette année du choc pétrolier, et de bien d’autres événements,…
Sous la dictature d’Augusto Pinochet, des milliers d’enfants chiliens ont été adoptés à l’étranger sans le consentement de leurs familles biologiques. Une affaire tentaculaire, qui occupe la justice chilienne depuis 2018. Certains sont devenus des enfants français, et désormais des adultes rongés par…
Il y a trente ans, le 13 septembre 1993, Yasser Arafat, chef de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), et Yitzhak Rabin, premier ministre israélien, signaient à Washington, sous l’œil du président américain Bill Clinton, une Déclaration de principes issue des « accords d’Oslo », et dessinant…