La maire de Lampedusa dénonce «un holocauste moderne» en Méditerranée
Mediapart a rencontré la maire de l'île italienne. Giusi Nicolini critique les politiques migratoires « inhumaines » de l'Union européenne. Elle appelle de ses vœux des changements radicaux pour mieux traiter les demandeurs d'asile.
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LampedusaLampedusa, de notre envoyée spéciale. Giusi Nicolini est une femme en colère, en rage même, comme hantée par les drames récurrents sur les rivages de l’île dont elle est maire depuis le printemps 2011. Cette écologiste, née à Lampedusa, bout de terre de 20 kilomètres carrés situé à quelques dizaines de kilomètres des côtes tunisiennes, a dû faire face à l’un des naufrages les plus tragiques de la décennie. Le 3 octobre 2013, au moins 300 personnes en provenance de la Corne de l’Afrique sont mortes noyées, en tentant de rejoindre l’Europe. Les corps ont été repêchés, puis alignés sur les quais du port. Certains des survivants sont encore retenus au centre de premier accueil de la ville le temps d’être entendus comme témoins dans le procès engagé contre les présumés passeurs.