International Entretien

Olivier Besancenot : «C’est ma première révolution!»

Premier politique français à se rendre en Tunisie depuis la révolution, le porte-parole du NPA, Olivier Besancenot, s'émerveille du climat d'«ébullition» qui règne à Tunis.

Mathieu Magnaudeix

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Tunisie, de notre envoyé spécial

Il a beau arpenter les rues de Paris entre République et Nation lors des manifestations, et rêver au Grand soir depuis ses 15 ans, le porte-parole du Nouveauparti anticapitaliste (NPA) n'avait jamais vécu une révolution. C'est chose faite: Olivier Besancenot est arrivé mardi matin à Tunis. A l'aéroport, desjournalistes tunisiens l'attendaient, de même qu'une dizaine de militantspolitiques d'extrême gauche oud'opposants, comme le journaliste Fahem Boukedous, maintes fois emprisonnésous Ben Ali.

Le plus célèbre des postiers de France, premier politique à fairele voyage de Tunis (Eva Joly d'Europe Ecologie-Les Verts, est attendue ce mercredi), estlà pour deux jours. Le temps de rencontrer des militants, des associations defemmes ou de jeunes diplômés chômeurs. Il ne restera pas davantage. «Il y a une restructurationqui m'attend avec une assemblée générale dès jeudi matin:dans mon bureau de poste, ils suppriment 15 tournées sur 60, je ne vais pasfaire ce plaisir à mon petit patron.»

Sur l'avenue Bourguiba, lagrande artère au centre de Tunis, partisans et opposants du gouvernement detransition ont manifesté tout l'après-midi, dans un climat survolté. Besancenot, lui, s'est renduaussitôt après son arrivée place de la Casbah, de l'autre côté de la vieille ville, le siège de plusieursministères, où des centaines de manifestants campent depuis dimanche.

Une atmosphère«hallucinante», d'«effervescence» et d'«ébullition», selon le porte-parole du NPA.

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Une sacrée leçon pour le révolutionnairequ'il est: c'est la toute «première fois» que Besancenot vit une révolution «en cours». Unmouvement, dit-il, qui n'a pas été aidé par la France, sa «complicité» avec le régime du président déchu Ben Ali, et l'«impérialismeéconomique» des entreprisesfrançaises.

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Evidemment, le mouvementtunisien ne manque pas de lui donner des idées. «En France, on aurait bienbesoin d'une bonne vieille révolution sociale et démocratique, contre nospropres dictatures, la finance et le capitalisme.» D'un sourire, le porte-parole du NPA conclut : «Comme place de la Casbah, trois jours devant l'Elysée avec des marches qui viennentde partout : ça aurait de la gueule, non ?»

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