Turquie: malgré les scandales, le système Erdogan tient bon
En dépit de la succession de scandales et d'échecs politiques touchant le pouvoir turc, peu de signes montrent, à quelques jours des élections municipales de dimanche, que l’électorat de l’AKP et son principal soutien, la petite bourgeoisie urbaine, soient prêts à lâcher le premier ministre. La perte d’Istanbul pourrait cependant être une rupture.
IlIl y a eu d’abord les événements du parc Gezi et la répression qui s’ensuivit, à la fin du printemps 2013, qui ébranlèrent le gouvernement turc dirigé par le parti musulman conservateur AKP. Puis le 17 décembre 2013, les Turcs prirent connaissance, stupéfaits, de révélations en cascade mettant en lumière l'immense scandale de corruption qui allait pousser plusieurs ministres et membres de l’AKP à démissionner avant d’être mis en examen. Depuis, le gouvernement et le premier ministre Erdogan font face à une importante contestation. Ils s’enferment dans une théorie du « complot de l’étranger » ou de l’« État parallèle », deux expressions qui reviennent sans cesse dans les rassemblements de campagne de l’AKP.