Écosystèmes et pollution Reportage

« J’ai choisi de rentrer vivre chez moi, près de la centrale nucléaire de Fukushima »

Sa femme est morte des suites de la catastrophe de 2011. Mais lui est revenu il y a trois mois. « J’étais l’un des responsables pour la partie électricité. Je veux contribuer à réparer pour le reste de ma vie. » Mediapart a recueilli un témoignage rare et bouleversant, celui de Shinichi Kokubun, 73 ans.

Johann Fleuri

Futaba, préfecture de Fukushima (Japon).– « Ceux qui ont peur de la radioactivité ne reviennent pas, affirme Shinichi Kokubun, 73 ans. Beaucoup d’anciens habitants ne veulent plus remettre les pieds dans la simple préfecture de Fukushima. » Il insiste : « Si on a peur, c’est invivable. » En octobre dernier, le septuagénaire a fait le choix de rentrer à Futaba, ville qu’il a évacuée avec sa femme et ses deux fils, lors de l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima en mars 2011. Le 31 août 2022, Futaba a rouvert 10 % de son territoire au droit de résider mais jusqu’à cet été-là, la commune, sur laquelle se trouve en partie la centrale, était la dernière des 11 municipalités évacuées en 2011 à être encore frappée, sur 96 % de son territoire, d’une interdiction totale de résidence. Depuis douze ans, ses ancien·nes résident·es sont réparti·es sur les villes de Saitama, en banlieue de Tokyo, Iwaki et Kawamata.

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