Des centaines de plaintes ont été déposées en Espagne pour des cas d’enfants volés entre les années 1950 et 1990. Un scénario qui, entre morale répressive et histoires d’argent, a détruit la vie de beaucoup de mères. Une chronique de la romancière Inma Chacón pour tintaLibre.
JusquJusqu’en 1996, les lois espagnoles ont garanti le droit à l’anonymat des mères qui laissaient leur enfant à l’adoption, contre les droits des enfants à connaître leur origine. De plus, la crainte des parents adoptifs que leurs enfants ne les aiment plus ou qu’ils ressentent leur adoption comme un abandon a favorisé le maintien dans cette ignorance. Un tabou s’est créé autour de l’adoption qui, souvent, a engendré un sentiment de honte pour les enfants adoptés. Combien de personnes nées pendant le baby boom des années 1950 et 60 n’ont-elles pas entendu, quand elles étaient enfant, l’expression « toi, on t’a trouvé sous un pont » ? Combien ont été déstabilisées par cette blague récurrente ? Combien ont connu des enfants adoptés, dont on ne parlait jamais de l’origine à la maison ?