Il y a quelques jours, le Corriere della Sera publiait des révélations sur l’épouvantable calvaire du jeune doctorant italien Giulio Regeni, enlevé le 25 janvier 2016 et torturé à mort. Une source anonyme au sein de la police égyptienne – révélant des détails que seules les autorités italiennes connaissaient après l’autopsie du corps supplicié du jeune homme – accable deux institutions égyptiennes : la police secrète de Khaled Shalaby d’une part, les renseignements militaires qui l’auraient tué au terme de plusieurs jours de torture d’autre part.
CesCes allégations accréditent les suspicions solides concernant l’implication des services de renseignements égyptiens dans la mort du jeune homme – les traces de torture observés sur son corps faisant office de signature. La version officielle de l’histoire est insultante et dangereuse : d’après les autorités égyptiennes, Regeni aurait été tué par une bande de malfaiteurs se déguisant en policiers pour enlever et tuer des étrangers, malfaiteurs fort heureusement abattus la semaine précédant cette grande révélation dans une altercation avec la police, laquelle aurait retrouvé par la suite les effets personnels de Giulio au domicile de l’un d’eux.