Le Pantin, ou l'histoire d'un journaliste déchu confronté aux rouages obscurs de l'État turc, est l'œuvre du plus grand auteur de romans policiers turc, Ahmet Ümit. Avec le procès Ergenekon et les révélations concernant le «Plan d'action pour combattre la réaction», l'analyse de l'État présente dans ce livre est plus que jamais pertinente. Deuxième volet de la série de Mediapart consacré au renouveau culturel d'Istanbul.Une série de reportages avec portfolios sonores réalisés à Istanbul par Clément Girardot
«Peut-être nous avons commis des erreurs, des délits, en prenant des vies, en agissant hors la loi. Mais tout cela nous l'avons fait pour que notre sainte patrie ne soit pas divisée, que la nation perdure et que l'Etat turc ne s'écroule pas.» Ainsi parle Dogan, un personnage du Pantin, roman de Ahmet Ümit. Dogan symbolise l'Etat dans l'Etat, “l'État profond” ainsi que le nomment les analystes, «un concept qui désigne ce pouvoir occulte, instrumentalisé par certains secteurs de l’Etat et des réseaux d’extrême-droite, pour s’opposer à la démocratisation», précise Jean Marcou, directeur de l'Observatoire de la Vie politique turque à Istanbul.