Baltasar Garzón: «Que l’Espagne réponde enfin des crimes du franquisme»
Le juge Baltasar Garzón n’oublie pas son pays. Suspendu de ses fonctions par ses pairs, il continue sans relâche son combat pour une justice universelle, assurant par exemple la défense de Julian Assange. Il ne sollicite plus de mandats politiques, mais il reste engagé aux côtés de la gauche espagnole. Entretien publié dans le cadre de notre partenariat avec le mensuel suisse La Cité.
Nul n’est prophète en son pays. L’ancien juge espagnol Baltasar Garzón en a fait l’amère expérience. Héros planétaire pour avoir lancé, en 1998, un mandat d’arrêt international contre le dictateur chilien Augusto Pinochet, ce combattant de la justice universelle a été suspendu de ses fonctions pour onze ans par ses pairs espagnols de la magistrature en 2012 ; il aurait ordonné l’écoute et l’enregistrement illégaux de discussions entre des suspects incarcérés et leurs avocats. Nous avons rencontré Baltasar Garzón à Genève, où il a témoigné devant le groupe de travail sur les disparitions forcées de l’ONU.