Le jour où l'Assemblée nationale, le 14 octobre dernier, adoptait le plan de sauvetage du système bancaire français, les députés examinaient aussi une proposition de loi "mineure" dont le gouvernement a voulu profiter pour faire passer un amendement "ovni", sans rapport. Objectif: casser le service public de l'équarrissage et réaliser des dizaines de millions d'euros d'économies. Des élus (de gauche comme de droite), scandalisés par les manières du ministère de l'agriculture, l'ont repoussé in extremis. Retour sur un épisode symptomatique des relations entre le Parlement et l'exécutif.
ToutTout avait été mis en place pour piéger l'Assemblée nationale. Au petit matin du 14 octobre, les députés n'avaient pas encore eu vent de l'amendement concocté en douce par le ministère de l'agriculture. L'objectif de ce dernier: supprimer tout un pan de service public. Le sujet ne risquait certes pas d'attirer les médias: pourquoi diable s'intéresser à l'équarrissage (l'élimination des cadavres d'animaux d'élevage), service d'utilité publique depuis 1975? Pourquoi donc se pencher sur les subventions annuelles versées à ce titre par l'Etat (44 millions d'euros en 2006)?