Face au délitement du camp présidentiel, les socialistes pourraient être contraints de voter en faveur du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour qu’il ait une chance d’être adopté sans 49-3. Un revirement sans garantie, et délicat à assumer pour le parti d’Olivier Faure.
La commission des affaires sociales de l’Assemblée a rejeté samedi soir le projet de budget de la Sécurité sociale en nouvelle lecture, un vote qui ouvre une semaine sous tension pour le gouvernement Lecornu, pressé par le temps et toujours en quête d’une majorité.
La niche parlementaire de La France insoumise a été marquée jeudi par la mobilisation des ouvriers à l’extérieur de l’hémicycle en faveur de sa proposition de nationalisation de l’entreprise sidérurgique. Celle-ci a été adoptée après des heures de discussion, alimentée notamment par des amendements du RN.
Suspension de la réforme des retraites, hausse de la CSG, augmentation des pensions : le Sénat a supprimé de nombreuses mesures adoptées par les députés. Mais il a aussi dénoncé l’objectif de dépenses de l’assurance-maladie, qui exige 7 milliards d’économies, le jugeant intenable.
Alors que les débats budgétaires s’enlisent, la présidente de l’Assemblée nationale propose de revoir le règlement de l’institution, coupable à ses yeux du blocage actuel. Parmi les députés, beaucoup estiment que l’enjeu va bien au-delà des mesures « gadgets » annoncées.
Fait inédit dans la Ve République : tous les députés sauf un ont rejeté le budget de l’État dans la nuit de vendredi à samedi. Un vote sans surprise mais qui augure mal de son adoption avant la fin de l’année.
Un rapport préconisant d’interdire l’alcool à la buvette de l’Assemblée nationale suscite émoi et colère chez la plupart des députés. Que de l’argent public finance leur consommation, sur leur lieu de travail comme à l’extérieur, leur paraît naturel.
Les députés n’ont pas terminé l’examen du budget de la Sécurité sociale, envoyé au Sénat partiellement amendé. Le sujet des franchises médicales reste entier : le gouvernement compte passer par décret. Et le budget de l’assurance-maladie implique des économies sans précédent.
L’Assemblée nationale a adopté le décalage de l’application de la réforme des retraites Borne. Une « première victoire d’étape », s’est félicité le PS, même si la question du financement de la mesure, qui pourrait peser sur les plus démunis, reste en suspens.
Au regard de la lenteur des discussions, tout le monde le sait désormais : à moins d’un coup de théâtre, l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale n’ira pas à son terme. Le gouvernement a délibérément organisé le contournement du scrutin, ce qui arrange aussi le PS, qui a refusé de prolonger les débats.
La manifestation est organisée lundi par le lobby Elnet. Selon les informations de Mediapart, le ministère des affaires étrangères israélien s’est engagé à financer cet évènement à hauteur de 72 000 euros. Et ce, alors que l’association assurait jusqu’alors être totalement indépendante du gouvernement Nétanyahou.
Ce budget ne satisfait personne, tant il est plombé par un déficit qui avoisine les 20 milliards d’euros. Mais une très légère majorité s’est dégagée pour sauver un texte largement retravaillé, où les mesures d’économies qui visaient les plus modestes ont été supprimées.
Des députés RN ont créé la polémique en prenant pour cibles des jeunes filles voilées qui assistaient mercredi, dans le public, à une séance dans l’hémicycle. Mise sous pression, la présidente du Palais-Bourbon leur a donné raison… en dépit du règlement de l’Assemblée.
Entre délais contraints et équilibres politiques insaisissables, rien ne dit que le PLFSS sera voté avant la date butoir du 13 novembre. Son examen a débuté par de vifs débats sur les recettes. Une hausse de la CSG sur le capital a été adoptée.
De nombreuses mesures d’économies, visant les Français les plus modestes, ont été supprimées. Le décalage de la réforme des retraites a été voté. Mais les recettes manquent et l’austérité se confirme pour l’assurance-maladie. Nouveau débat la semaine prochaine.
Face aux oukases macronistes, les députés du groupe de Boris Vallaud sentent l’accord avec le gouvernement Lecornu leur filer entre les doigts. Certains appellent même désormais au retour du 49-3 pour ficeler le budget, avec quelques « victoires » à l’intérieur.