Après des discussions qui se sont éternisées dans l’hémicycle, empêchant l’examen du très symbolique article 7 sur la mesure d’âge, la Nupes ressort fragilisée des deux semaines de débats.
Interrogé par un député socialiste, le ministre du travail s’est révélé incapable d’expliquer d’où provenait le chiffre de 40 000 personnes concernées par la retraite à 1 200 euros. Acculé, Olivier Dussopt a répondu : « Je n’ai pas à rendre de comptes. »
Lors des débats sur la réforme des retraites, élus de la majorité, des Républicains et du Rassemblement national dénoncent d’une même voix ou presque le comportement de la gauche, et plus particulièrement des Insoumis. Un pas de trois des plus dangereux.
Sous l’impulsion d’Insoumis souvent novices, le débat sur les retraites vire parfois au happening dans l’hémicycle. Un mélange de stratégie et de culture politique qui gêne leurs partenaires de gauche et dont la majorité tente de tirer profit.
L’opposition a eu beau se féliciter de la mise en minorité de l’exécutif sur la création d’un index senior, l’événement est surtout le fait d’un coup tactique des élus Les Républicains. Et ne présage rien quant à la suite de l’examen du texte réformant les retraites.
Vendredi, la sanction d’un Insoumis pour un tweet a enflammé un hémicycle, déjà très tendu par l’examen de la réforme des retraites. Renvoyant ainsi l’image d’un parlement bien loin des préoccupations des Français.
Une partie des députés de la Nupes considère que la mise au vote de l’article 7 du projet de loi, sur le report de l’âge légal, est un pari risqué. Leur idée : faire durer les débats pour l’esquiver. D’autres veulent y aller, espérant une bonne surprise à l’arrivée.
Après le refus de la présidente de l’Assemblée nationale d’examiner la motion référendaire portée par des centristes et l’ensemble de la gauche, la première journée d’examen de la réforme des retraites a continué dans une ambiance à couteaux tirés entre la majorité et l’opposition.
L’exécutif a écarté, en ce début d’année, la possibilité d’un jour sans chasse qu’espéraient les associations environnementales. À gauche, les positions ne sont pas unanimes sur le sujet tant les pratiques sont diverses. Entretien croisé.
Arc-boutés sur leur idée de « sauver » le système par répartition via l’allongement de deux ans du temps de travail, les macronistes ont écarté en commission toutes les pistes de financement alternatives proposées par la Nupes.
Alors que la Nupes avait obtenu de défendre, lundi prochain, une motion visant à imposer un référendum sur les retraites, c’est l’extrême droite qui a été désignée, ce mardi, pour le faire. La gauche reproche à la majorité de tordre le règlement de l’Assemblée nationale et de se livrer à des calculs politiciens.
L’article 1 du projet de loi « retraites » supprimant les régimes spéciaux a été adopté lors de la première journée d’examen en commission par la majorité. Le RN s’est abstenu. Dans une ambiance parfois survoltée, la Nupes a néanmoins réussi à imposer ses thèmes et son tempo.
En utilisant le véhicule législatif d’une loi budgétaire pour faire adopter sa réforme, l’exécutif ouvre la voie au passage du texte par ordonnance. L’opposition, qui dénonce un « 49-3 » déguisé, affûte sa stratégie pour peser quand même dans l’hémicycle, et en dehors.
La Nupes et le Rassemblement national annoncent qu’ils vont déposer une motion référendaire sur le texte. Son examen serait ainsi suspendu provisoirement. Mais au bout du processus, le chef de l’État garde le dernier mot pour décider, ou non, de l’organisation d’un référendum.
Même s’ils jugent la réforme nécessaire, plusieurs députés, majoritairement issus de la dite « aile gauche » de la majorité, pointent désormais ouvertement les failles du texte actuel. Et s’activent en coulisses pour amender la copie avant son passage dans l’hémicycle.
Lors de sa journée consacrée à l’examen de ses propositions de loi, l’extrême droite n’a réussi à rallier personne. Et ce, malgré un choix de textes plus consensuels et plus éloignés ses obsessions habituelles.