Après la mort de Nahel M. et six nuits d’émeutes, les députés, qui examinent deux projets de loi sur la justice, l’ont parée de toutes les vertus. Appelée à la rescousse, l’institution est pourtant unanimement décrite comme délaissée depuis trop longtemps.
Mercredi, les députés ont voté en catimini une proposition de loi inhabituelle visant à régulariser le plan d’urbanisme local de l’intercommunalité de Thonon-les-Bains. L’opposition dénonce un contournement « par le haut » du droit de l’environnement afin d’imposer par la force une autoroute payante de 17 kilomètres.
Alors que Marlène Schiappa était auditionnée mercredi 14 juin dans le cadre de la commission d’enquête sénatoriale sur le fonds Marianne, des membres du Sénat et du gouvernement sont gênés face à la question d’une possible démission de la ministre.
Le drame d’Annecy est venu percuter les débats sur la proposition de loi d’abrogation de la réforme des retraites du groupe Liot, qui a retiré son texte en fin de matinée. Un peu plus tôt, les oppositions ont fait part de leur colère et de leur inquiétude face à une démocratie parlementaire « écrabouillée ».
La présidente du Palais-Bourbon, qui se présente comme la gardienne du temple de l’institution, manœuvre pourtant avec zèle au profit de son propre camp et au mépris de la démocratie parlementaire. Ce qu’elle a fait, ce mercredi, en sabordant la proposition de loi du groupe Liot abrogeant la réforme des retraites.
Les macronistes et leurs alliés ont manœuvré toute la journée de mercredi, en commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, afin d’empêcher que le texte du groupe centriste visant à abroger la réforme des retraites n’arrive au vote dans l’hémicycle. L’opposition dénonce, une fois encore, un « déni de démocratie ».
Pour échapper au vote sur la proposition de loi du 8 juin, le pouvoir a imaginé une manœuvre inédite, qui serait portée dans l’hémicycle par la présidente de l’Assemblée nationale. Longtemps réticente à une telle idée, Yaël Braun-Pivet s’y serait résolue mardi matin, lors d’un petit déjeuner à Matignon.
La maire de Puteaux est candidate à l’investiture du parti Les Républicains dans les Hauts-de-Seine, en vue des élections sénatoriales de septembre 2023. Dans le département, la candidature d’une élue mise en examen pour « blanchiment de fraude fiscale » fait tousser.
Mediapart a passé en revue les quelque 1 500 scrutins votés par les quatre groupes de la coalition de gauche depuis dix mois au Palais-Bourbon. Bilan : une grande homogénéité sur les questions économiques et sociales, mais des divergences sur le « régalien » et l’international.
Lors de leur niche parlementaire, jeudi 4 mai, les députés communistes sont parvenus à coaliser les oppositions pour faire adopter leurs textes sur la réintégration des soignants non vaccinés et contre le démantèlement d’EDF. Ils ont en revanche échoué pour leur résolution sur « l’apartheid » en Israël.
Jean-Charles Larsonneur, député Horizons, a démissionné jeudi de la présidence du groupe d’étude France-Palestine à l’Assemblée nationale. Alors qu’il devait prendre la parole sur la résolution communiste dénonçant un « apartheid » en Israël, le président du groupe Horizons l’a remplacé par une collègue.
Ni Gérald Darmanin ni les députés de la majorité n’étaient présents lors du débat organisé par les Insoumis sur le maintien de l’ordre. Les deux heures de séance ont donné lieu à un échange ubuesque avec le ministre des outre-mer, Jean-François Carenco, dépassé par la tâche.
L’hypothèse de l’entrée dans le groupe PS de Martine Froger, élue en Ariège contre la députée insoumise sortante investie par la Nupes, cristallise les tensions à gauche.
Candidat à sa réélection comme député des Français de l’étranger, cet élu de la Nupes prend régulièrement fait et cause pour le royaume du Maroc, notamment au sujet du Sahara occidental. Un positionnement inhabituel à gauche, qui fait tiquer les défenseurs des droits humains au Maroc.
Les Insoumis ainsi que deux communistes ont refusé de voter une résolution de l’Assemblée nationale pour qualifier de génocide « l’Holodomor » orchestré par Staline il y a quatre-vingt-dix ans. Alors que cet épisode est toujours l’objet de controverses chez les historiens, la gauche s’est, une fois encore, montrée désunie.
Déclenchant la fureur des oppositions et des responsables syndicaux, l’entretien télévisé du chef de l’État n’a guère rassuré les membres de sa propre majorité, où « les charmes présidentiels n’opèrent plus », selon l’expression d’une députée macroniste.