« Que fait la France pour arrêter Nétanyahou ? », a dénoncé en substance la gauche mercredi, lors d’un débat organisé à la demande du groupe insoumis. Face à François Bayrou, la droite et l’extrême droite ont poussé pour un soutien total à Israël et aux États-Unis. Une rhétorique atlantiste à l’arrière-goût de guerre des civilisations.
Face au refus du premier ministre de rouvrir les débats sur la mesure d’âge, le groupe de Boris Vallaud va déposer une motion pour renverser le gouvernement. Celle-ci a toutefois peu de chances d’être adoptée, le Rassemblement national se réservant pour les débats budgétaires de l’automne.
Après avoir sauvé le gouvernement cet hiver, le Parti socialiste menace désormais de renverser le premier ministre s’il refuse de soumettre au Parlement un texte revenant sur la réforme des retraites avant la coupure estivale.
Dépossédés de leurs prérogatives sur de grandes lois structurantes, les députés se voient paradoxalement noyés sous un trop-plein de textes anecdotiques. Dans le chaos apparent, de nouvelles habitudes parlementaires se fraient néanmoins un chemin.
Le groupe présidé par Gabriel Attal a déserté depuis des mois les bancs de l’Assemblée nationale. « Les macronistes sont dans un bain d’acide, c’est une autre forme de dissolution », moque l’un de leurs anciens collègues.
Le projet de loi sur la simplification de la vie économique, qui comporte d’importantes régressions sur le front de l’écologie, a été adopté de justesse mardi 17 juin contre la majorité macroniste qui le jugeait trop éloigné de ses intentions initiales.
Alors que les inquiétudes montent sur la situation au Proche-Orient, le débat s’est envenimé au Palais-Bourbon. Le ministre des affaires étrangères a reproché à La France insoumise, qui réclame le respect du droit international, de se faire « l’avocate du régime iranien ».
Accusé par la gauche de passivité après l’interpellation de militants français au large de Gaza, le gouvernement a illustré l’entre-deux qui le caractérise dans le conflit au Proche-Orient. L’exécutif a accordé la protection consulaire aux personnes retenues en Israël, tout en reprochant aux Insoumis de faire du « buzz ».
La manœuvre des macronistes, des députés Les Républicains et de ceux d’extrême droite pour annihiler tout débat dans l’hémicycle sur la très controversée loi « Duplomb », qui veut notamment réintroduire les néonicotinoïdes tueurs d’abeilles, a semé le trouble jusque dans le camp présidentiel.
Arguant de la situation instable à Gaza, le groupe MoDem a préféré donner la priorité à un déplacement du groupe d’amitié avec le Vatican. Une décision incompréhensible au regard du drame en cours, s’alarment les membres de l’instance.
Sitôt le scandale passé au second plan, le groupe sénatorial Les Indépendants a mis en sourdine la procédure disciplinaire diligentée contre son sénateur soupçonné d’avoir drogué une élue à son insu. Joël Guerriau continue de compter parmi ses effectifs, ce qui lui permet même d’en tirer de forts bénéfices.
Loin du consensus espéré, la proposition de loi visant à lutter contre l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur a déchiré les députés, avant d’être adoptée. Macronistes et RN ont ciblé LFI comme seule responsable de la montée de la « haine des juifs ». La gauche a dénoncé une instrumentalisation d’un texte sans engagement de financement et hostile aux mobilisations étudiantes.
Une résolution demandant la libération de l’écrivain emprisonné en Algérie a été adoptée par les députés. La gauche a dénoncé les manœuvres, du centre à l’extrême droite, visant à utiliser l’affaire pour redéfinir les relations franco-algériennes.
Le milliardaire et le directeur général de son projet politique Périclès ont décliné leur convocation devant la commission d’enquête de l’Assemblée sur l’organisation des élections. Le rapporteur de la commission dénonce cette attitude, et annonce une nouvelle convocation pour le 6 mai.
Mêlant ex-Insoumis, anciens socialistes et écologistes de toujours, le collectif présidé par Cyrielle Chatelain entend démontrer que les gauches peuvent encore travailler ensemble. Mais, témoin impuissant du divorce entre LFI et le PS et en mal d’une doctrine claire, le groupe peine à exister.
Les discussions se sont enlisées autour d’un texte censé faciliter la vie des entreprises mais qui s’est transformé en grand fourre-tout ciblant particulièrement les organismes chargés des questions environnementales.