Face aux oukases macronistes, les députés du groupe de Boris Vallaud sentent l’accord avec le gouvernement Lecornu leur filer entre les doigts. Certains appellent même désormais au retour du 49-3 pour ficeler le budget, avec quelques « victoires » à l’intérieur.
Grâce à ses alliés actifs de droite et tacites du centre, l’extrême droite est parvenue à faire voter une proposition de résolution revancharde suintant le ressentiment. Dans l’incapacité de la France à reconnaître le fait colonial, le laisser-faire du président est patent.
Après le vote d’un amendement de 26 milliards dans la partie recettes du PLF, les chances de voir le budget adopté s’amenuisent encore. Les négociations directes entre Olivier Faure et Sébastien Lecornu irritent de plus en plus les parlementaires, tant à gauche que dans le camp macroniste.
Brandissant la menace de la censure, le PS a obtenu une petite concession du gouvernement sur l’imposition des grands groupes. Il propose désormais une version très allégée de la taxe Zucman qui épargnerait les milliardaires. Pas de quoi changer le caractère profondément injuste du projet de budget 2026.
Le camp présidentiel a voté une motion de rejet contre son propre texte visant à reporter les élections en Nouvelle-Calédonie, afin de mieux le réécrire en commission mixte paritaire. L’empressement du pouvoir à mettre en œuvre le projet d’accord de Bougival malgré le rejet du FLNKS se confirme.
Alors que les discussions budgétaires s’ouvrent à l’Assemblée nationale, les chances de voir se réaliser la promesse de suspension de la réforme des retraites sont minces. Autour d’Olivier Faure, on estime néanmoins que le rapport de force enclenché avec le gouvernement aura raison des chausse-trapes de la procédure parlementaire.
Arguant d’une « victoire » sur la suspension de la réforme des retraites, le PS a sauvé le gouvernement Lecornu de la censure, jeudi 16 octobre. L’extrême droite a repris son refrain anti-système. La gauche, elle, sort de cet épisode en mille morceaux.
L’Insoumis Aymeric Caron, seul candidat au poste de président de cette commission controversée, dénonce un « détournement des institutions » après le report du vote – pour la seconde fois – sur demande du groupe Les Républicains.
À la veille du renouvellement du bureau de l’Assemblée nationale, l’élu du Bas-Rhin est l’un des rares membres du camp présidentiel à refuser de glisser un bulletin Rassemblement national dans l’urne. Le parti d’extrême droite pourrait décrocher deux vice-présidences grâce aux voix des macronistes.
Au terme d’une longue séance parlementaire, la gauche et l’extrême droite ont, sans surprise, renversé le gouvernement en votant contre la confiance au premier ministre. L’Élysée annonce qu’il nommera « dans les tout prochains jours » son successeur. Dans les couloirs de l’Assemblée nationale, personne, ou presque, ne le regrettera.
La fille du député Jocelyn Dessigny a été embauchée cet été, sur fonds publics, par sa collègue Yaël Ménaché. Dans le même temps, la fille de cette dernière faisait le chemin inverse. Tous ne sont pas d’accord sur le déroulé de ce curieux chassé-croisé.
Partie des faubourgs de Sétif, Nafissa Sid Cara parvient à la fin des années 1950 à s’ouvrir la voie vers les travées du palais Bourbon, avant celles du Conseil des ministres. Mais derrière l’image d’Épinal de l’ascension républicaine d’une jeune institutrice musulmane, son parcours illustre bien des paradoxes.
La victoire de Blaise Diagne aux législatives de mai 1914 est inédite. Pour la première fois, la circonscription du Sénégal vote pour un Noir-Africain. Anticolonialiste, Diagne se mobilisera pour enrôler le maximum de tirailleurs dans la Première Guerre mondiale. Un assimilationnisme qui le déportera progressivement à droite.
La période trouble de l’après-guerre a permis à certains collaborateurs de se recycler sous une nouvelle identité. Le cas le plus emblématique est peut-être celui de Jacques Ducreux, qui, en quelques années, a pu passer du rôle d’agent du renseignement allemand à celui de député radical des Vosges et informateur de la DST. Parcours d’un faussaire.
Prêtre, journaliste, pétainiste, résistant, député et maire de Dijon à 69 ans, conservateur antigaulliste ami des Soviétiques, Félix Kir a eu mille vies. Un bavard, souvent vantard, à la répartie cinglante qui a laissé son nom au blanc-cassis et au lac artificiel de Dijon. Portrait d’un insoumis en soutane.
Engagée très tôt dans les mouvements de jeunesse, Andrée Viénot présente un parcours déjà atypique en 1940, lorsque la débâcle la pousse à rejoindre la Résistance. Élue députée des Ardennes au lendemain du conflit, l’ancienne scoute illustre les malaises de la gauche au moment de la guerre d’Algérie : son engagement décolonial la conduira à rompre avec la SFIO pour rejoindre ce qu’on appelle alors la « deuxième gauche ».