Encore sonnée par l’épisode la loi immigration, une partie des députés macronistes encaisse mal la composition du nouveau gouvernement. Une contre-offensive se prépare à l’Assemblée nationale, où certains n’ont jamais été aussi près de claquer la porte du groupe présidentiel.
Après le désastre de la loi immigration, la majorité se raccroche au changement de premier ministre. Perçu comme l’incarnation du « macronisme des origines », le nouveau chef du gouvernement fait relativement consensus parmi les troupes macronistes.
L’Assemblée nationale a adopté largement mardi soir le projet de loi porté par Gérald Darmanin, quelques heures après que la commission mixte paritaire eut abouti à un accord entre les macronistes et les Républicains. Le Rassemblement national a voté le texte.
La gauche, le Rassemblement national et la plupart des députés Les Républicains ont infligé, lundi 11 décembre, une défaite cuisante au ministre de l’intérieur, qui voit l’examen de son texte stoppé avant même d’avoir été débattu dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale. Gérald Darmanin a proposé sa démission au président de la République, qui l’a refusée.
Jeudi, la droite d’opposition a tenté de faire adopter un texte pour réduire l’immigration des Algériens en France, ainsi qu’une proposition de loi visant à faciliter les expulsions en faisant fi du droit européen. Les macronistes et la gauche ont fait échouer l’offensive.
En commission des lois, les députés ont élagué certains des amendements ajoutés au Sénat, tout en conservant des mesures de « fermeté ». S’ils ont réintégré une mesure restrictive de régularisation des sans-papiers travaillant dans les métiers en tension, la droite LR se sent flouée et la gauche n’y trouve pas davantage son compte.
Lors de leur « niche parlementaire », les députés insoumis ont échoué sur le fil à faire adopter leurs mesures en faveur de la régulation des marchés du secteur agro-industriel. Plus tard dans la soirée, le camp mélenchoniste a néanmoins obtenu une victoire sur son texte garantissant la possibilité d’un « accueil physique » aux usagers des services publics.
Le président de la Fédération française de rugby a déclaré sous serment qu’un nouveau partenariat avec Altrad avait été décidé au terme d’un appel d’offres. En réalité, il résulte d’un accord de gré à gré avec cette société qui contrôle le club de Montpellier, et dont le président de la FFR détient des actions.
Alors que le Sénat a voté une version encore durcie du texte de Gérald Darmanin, bon nombre de députés macronistes refusent de lâcher les quelques mesures « humanistes » contenues dans le projet de loi initial.
Le député macroniste estime que l’initiative de son collègue de banc Mathieu Lefèvre, qui a décidé de projeter mardi aux députés français les images compilées par l’armée israélienne des massacres du 7 octobre, n’est « pas une bonne idée ». Il s’en explique auprès de Mediapart.
La droite sénatoriale et les centristes ont supprimé les rares mesures dites « humanistes » du texte porté par Gérald Darmanin. Une manœuvre qui assure à celui-ci un vote de sa loi par la chambre haute, mais qui ne présage de rien quant au sort qui lui sera réservé à l’Assemblée nationale.
Alors que le projet de loi sur l’immigration est examiné au Sénat cette semaine, plusieurs amendements sont venus durcir encore un peu plus le texte, notamment sur l’aide médicale d’État, les quotas migratoires ou le regroupement familial. Avec l’assentiment du ministre de l’intérieur.
Le parti Les Républicains, qui menace de faire échouer le texte de Gérald Darmanin examiné à partir de lundi au Sénat, s’est engagé dans une fuite en avant anti-immigration. La droite d’opposition entend durcir le projet de loi et flirte sans complexe avec les positions du Rassemblement national.
De nouveau, la première ministre a déclenché un 49-3 pour faire adopter, sans vote, un budget de la Sécurité sociale vilipendé par les oppositions, notamment pour son manque de transparence. Les mesures les plus polémiques ont en effet été remises à plus tard.
La plupart des députés ont exprimé une vision convergente de la situation au Proche-Orient, entre condamnation des crimes de guerre des deux côtés et réaffirmation de la nécessité de la création d’un État palestinien. La discussion a encore été marquée par les critiques en direction de La France insoumise.
Depuis les attaques du Hamas, des députés importants de Renaissance affichent leur « soutien inconditionnel » à Israël. Une ligne qui se démarque de celle défendue par les autres groupes de la coalition présidentielle, mais aussi de celle du Quai d’Orsay.